Dix prévenus vont répondre en appel des comptes douteux de l’OM

Samedi 16 juin 2007 — Dernier ajout vendredi 3 août 2007

Société

Dix prévenus vont répondre en appel des comptes douteux de l’OM

AP | 16.06.2007 | 14:00

Le procès en appel de l’affaire des comptes de l’OM s’ouvre lundi matin pour une semaine devant la 5e chambre des appels correctionnels de la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Dix personnes -dirigeants, intermédiaires ou agents de joueurs- sont appelées à comparaître. Elles risquent jusqu’à cinq ans de prison et des amendes pouvant aller jusqu’à 375.000 euros pour « abus de biens sociaux, recel et complicité, faux et usage de faux ».

Sur les douze personnes condamnées le 9 juin 2006, neuf ont fait appel du jugement. La procédure visant l’ex-joueur de Saint-Etienne et agent de joueurs Jean-François Larios, condamné postérieurement, a été jointe.

Parmi les prévenus, on retrouve l’homme d’affaires et actionnaire majoritaire de l’OM, Robert Louis-Dreyfus, 60 ans, condamné à trois ans de prison avec sursis, ainsi qu’à une amende de 375.000 euros, de même que l’ex-entraîneur phocéen Rolland Courbis, 53 ans, aujourd’hui manager du club de Ligue 2, Montpellier Hérault, qui s’était vu infliger une peine de trois ans et demi de prison ferme et une amende de 375.000 euros. Pour lui, l’enjeu sera de taille, puisqu’il pourrait prendre la direction de la prison si la cour venait à confirmer la peine de première instance.

Les autres mis en cause sont les agents de joueurs Gilbert Sau, Edmond Adam, Licio D’Onofrio et Rolf Wegener, l’intermédiaire Bernard Alméras, le directeur sportif de Bordeaux Charles Camporro, ainsi que l’avocat et proche conseiller de Robert Louis-Dreyfus, Denys Angeloglou. L’ex-directeur sportif de l’OM, Marcel Dib, avait été le seul relaxé en première instance. Les présidents délégués Jean-Michel Roussier et Yves Marchand n’avaient pas fait appel, de même que l’agent Hervé Goursat.

Ce nouveau procès passera au crible les malversations présumées commises au sein de l’OM entre 1997 et 1999, estimées à plus de 22 millions d’euros, à l’occasion de quinze transferts de joueurs prestigieux, dont ceux de Laurent Blanc, Ibrahima Bakayoko, Fabrizio Ravanelli ou encore Claude Makelele. L’enquête avait permis la mise au jour de pratiques dévoyées au sein du club : fraude généralisée, recours systématique à des sociétés off-shore, intermédiaires non agréés, habillages juridiques douteux, montages financiers pour le moins opaques.

« La fraude a été un des outils de la politique des dirigeants de l’OM entre 1997 et 1999 », ont écrit les juges l’an dernier. M. Louis-Dreyfus, « quand il n’a pas personnellement donné la main à la fraude, l’a encouragée ». « La Ligue de football professionnel attend avec impatience l’issue de ce procès et le sort qui sera réservé à Robert Louis-Dreyfus », assure Me Jean-Jacques Campana, l’un des avocats de la LFP. La décision pourrait en effet influer sur le maintien ou non de l’actionnaire majoritaire au sein du club, après l’épisode calamiteux du rachat avorté par l’homme d’affaires canadien Jack Kachkar au cours de l’hiver dernier.

Les débats, qui seront dirigés par le président Denis Jardel, auront lieu exceptionnellement dans la salle de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, qui juge d’ordinaire les affaires criminelles. Le siège de l’accusation sera tenu par l’avocat général Jean-Philippe Mescle. L’OM, qui s’était constitué partie civile au premier procès, a finalement renoncé cette fois à y participer. Rolland Courbis a fait citer comme témoin l’ex-directeur général de l’OM, Etienne Ceccaldi.

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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1) l’interview de Denis Robert : le football est devenu une formidable machine à blanchir de l’argent ;

2) L’ouvrage de Denis Robert : « le milieu de terrain ».

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