Au Brésil, le président Temer éclaboussé par de nouvelles révélations

Jeudi 18 mai 2017

Au Brésil, le président Temer éclaboussé par de nouvelles révélations

Un enregistrement met en exergue l’implication du chef de l’Etat dans le scandale de corruption « Lava Jato ». Des manifestants ont immédiatement réclamé sa destitution.

LE MONDE | 18.05.2017 à 05h46 • Mis à jour le 18.05.2017 à 06h37 | Par Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante)

Un an tout juste après sa prise de fonction, contestée par une partie du Brésil, les jours du président de la République Michel Temer semblent comptés.

Mercredi 17 mai, le journal télévisé du soir de la chaîne O Globo, la plus regardée du Brésil, a fait part de l’existence d’une information plus qu’embarrassante pour le chef de l’Etat. Assez, estiment les spécialistes, pour le faire chuter, quelques mois après la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff.

[…] Le quotidien du même groupe O Globo détiendrait une bande datée de mars dans lequel on entend le chef de l’Etat adouber l’action d’un député du PMDB promettant de faire taire Eduardo Cunha. Michel Temer aurait acquiescé d’un « Tem que manter isso, viu ? » (« Il faut continuer ça, ok ? »).

Réduction de peine contre collaboration avec la justice

L’enregistrement a été réalisé par Joesley Batista et son frère, Wesley, propriétaires de l’entreprise agroalimentaire JBS, mise en cause dans le scandale de corruption « Lava-Jato » (lavage express). Après avoir monnayé une réduction de peine contre une collaboration avec la justice, les deux frères se sont munis de leur enregistreur pour confondre leurs ex-complices.

Au-delà de Michel Temer, la bande compromet le sénateur Aecio Neves, candidat malheureux à la présidentielle de 2014 pour le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, historiquement centre gauche mais désormais étiqueté centre droit). On y entendrait M. Neves réclamer deux millions de reais (571 000 euros) à Joesley pour assurer sa défense dans « Lava-Jato ». Et M. Neves de préciser que la somme doit être transmise par une personne de confiance, « que l’on puisse tuer avant qu’il fasse une délation ».

Le Parti des travailleurs (PT, gauche) de Dilma Rousseff n’est pas épargné par Joesley Batista, qui aurait affirmé aux enquêteurs que Guido Mantega, ancien ministre des finances de Dilma Rousseff et de son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva, était le contact du PT pour transmettre les pots-de-vin. Lire la suite.

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