Massivement surveillées, nos sociétés sont entrées dans l’ère post-démocratique

Samedi 20 mai 2017

Massivement surveillées, nos sociétés sont entrées dans l’ère post-démocratique

Banalisation de la surveillance tous azimuts, méfiance vis-à-vis de tout un chacun au nom de la sécurité d’Etat, crainte du terrorisme : tous ces paramètres définissent le monde post-démocratique, qui se veut mondialisé et se prétend « international », dans lequel nous vivons

François Hauter Publié mardi 11 octobre 2016 à 16:33.

Par touches successives, nos chères démocraties se métamorphosent sous nos yeux, devenant moins tolérantes, plus sécuritaires et intrusives. En Suisse, en Israël ou aux Etats-Unis, pour ne citer que trois républiques exemplaires, les citoyens acceptent des discours électoraux, des projets de lois ou des incursions quotidiennes dans leur intimité, inconcevables il y a vingt ans seulement. Un ordre post-démocratique s’installe partout en Amérique du Nord et en Europe.

Les libertés individuelles, une peau de chagrin

Il n’a rien de commun avec celui des sociétés ne respectant pas les droits individuels, comme c’est le cas dans la plupart des pays arabes, en Chine ou en Russie. Mais les libertés individuelles se restreignent également chez nous.

La faute bien sûr à une terre peuplée de 7 milliards d’humains – bientôt 9 milliards – qui, après les guerres mondiales, la bombe atomique et la fin des utopies meurtrières, ne peut plus se penser ni se gérer comme nos 650 millions d’aïeux, à l’époque du Siècle des Lumières, de Voltaire ou de Rousseau. L’individu est désormais prié de se conformer à des règles normatives resserrées : essayez de fumer une cigarette sur une plage, et cela sans même porter de burkini, vous serez verbalisé. Refusez de vous soustraire à une fouille dans un aéroport, vous serez arrêté. Poussez une pointe de vitesse sur l’autoroute, vous serez emprisonné. Au nom de la coexistence harmonieuse entre des individus très nombreux, les actes déviants de la vie quotidienne ne sont plus tolérés.

[…] La faute aux technologies intrusives

La faute enfin à ces technologies intrusives que nous n’avons pas vu arriver, éblouis par les facilitées offertes par l’Internet. Lire la suite.

Revenir en haut