Brésil : le président Michel Temer accusé d’obstruction à la justice

Samedi 20 mai 2017

Brésil : le président Michel Temer accusé d’obstruction à la justice

Le procureur général Rodrigo Janot affirme que le chef de l’État brésilien a tenté « d’empêcher l’avancée de l’enquête » qui a révélé le scandale de corruption Petrobras.

Le Monde.fr avec AFP | 19.05.2017 à 21h30 • Mis à jour le 20.05.2017 à 06h00

Le président du Brésil, Michel Temer, a été accusé vendredi 19 mai par le procureur général d’obstruction à la justice, pour avoir tenté « d’empêcher l’avancée » de l’opération « Lava Jato » (« lavage express »), qui a révélé le méga-scandale de corruption Petrobras.

Dans une demande d’ouverture d’enquête contre le président auprès de la Cour suprême, le procureur général Rodrigo Janot affirme que le chef de l’État, en collaboration avec plusieurs hommes politiques influents, a tenté « d’empêcher l’avancée de l’enquête, par le biais de mesures législatives ou en contrôlant la nomination d’enquêteurs ».

Séisme politique

Cette demande d’ouverture d’enquête, rendue publique vendredi, s’appuie sur un accord noué avec la justice par le magnat de l’agroalimentaire Joesley Batista, dont les révélations explosives ont déclenché un véritable séisme. Le président a été enregistré à son insu par cet homme d’affaires, propriétaire du géant de la viande JBS et de la célèbre marque de tongs Havaianas, qui l’aurait piégé en train de donner son accord pour le versement de pots-de-vin.

Ces dessous-de-table, révélés mercredi soir par le journal O Globo, viseraient à acheter le silence d’Eduardo Cunha, ancien patron de la chambre des députés, aujourd’hui en prison pour son implication dans le scandale Petrobras.

Malgré ces graves accusations, M. Temer s’est montré catégorique. « Je ne démissionnerai pas. Je le répète. Je ne démissionnerai pas », a-t-il martelé jeudi lors d’un discours télévisé très attendu.

Les partis de gauche, les syndicats et les organisations de la société civile ont appelé dimanche à des manifestations à travers le pays avec un seul mot d’ordre : la démission de Michel Temer. Le niveau de mobilisation permettra de mesurer la colère des Brésiliens. Lire la suite.

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