Alain Deneault : « Total est un cas d’école pour étudier une nouvelle forme de pouvoir »

Lundi 22 mai 2017

Alain Deneault : « Total est un cas d’école pour étudier une nouvelle forme de pouvoir »

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR CYPRIEN BOGANDA

JEUDI, 18 MAI, 2017 HUMANITÉ DIMANCHE

Géant hors norme et protéiforme, le groupe Total occupe une place à part dans le capitalisme hexagonal. Ancien bras armé de l’Etat en Afrique, outil d’influence diplomatique tout autant qu’infaillible machine à « cash » pour ses actionnaires, il s’est trouvé impliqué dans un nombre invraisemblable de scandales et de polémiques. Dans son dernier ouvrage, « De quoi Total est-elle la somme », le philosophe Alain Deneault, directeur de programme au Collège international de philosophie à Paris, fait de Total un cas d’école, pour tenter de comprendre ce qu’est une multinationale aujourd’hui, comment fonctionne son rapport au droit et s’exerce son pouvoir.

HD. Pourquoi avoir décidé de consacrer une œuvre-somme – plus de 500 pages – à Total ? Alain Deneault. Parce que c’est un livre qui manquait. Je trouvais étonnant qu’une firme au cœur de tant de polémiques – son attitude en Birmanie, le programme « Pétrole contre nourriture », les poursuites contre la corruption en Iran, l’explosion d’AZF Toulouse, le naufrage de l’ « Erika » – n’ait jamais fait l’objet d’un livre. Jusqu’à présent, tous ces enjeux ont été traités de façon fragmentaire. J’ai voulu les synthétiser pour leur donner une cohérence. L’idée est aussi, à travers le cas d’école Total, de comprendre comment les multinationales sont devenues une nouvelle forme de pouvoir, de souveraineté spécifique. Lire la suite.

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