Soupçons de corruption : une vente de sous-marins au Brésil aux airs de Karachi

Mercredi 24 mai 2017

Soupçons de corruption : une vente de sous-marins au Brésil aux airs de Karachi

Publié le dimanche 21 mai 2017 à 16h37 par France Inter avec, Emmanuel Leclère

La justice française enquête sur de possibles rétro-commissions autour de la vente de sous-marins au Brésil et cherche à mettre en lumière d’éventuelles complicités françaises.

La justice française enquête sur des soupçons de corruption autour d’une importante commande de sous-marins français par le Brésil en décembre 2008, et dont le montant représente plusieurs milliards d’euros.

D’après les informations du Parisien, l’enquête du parquet national financier (PNF) a été ouverte en octobre dernier pour « corruption d’agents publics étrangers » et fait suite aux aveux d’Emilio et de Marcel Odebrecht. Père et fils, ils sont fondateur et patron de la plus grande entreprise de BTP brésilienne. La société Odebrecht qui se retrouve par ailleurs impliquée dans à peu près tous les grands scandales de corruptions actuels, et en particulier sur les chantiers des Jeux olympiques de Rio.

[…] Surfacturation et lobbies

Selon les dépositions recueillies par le PNF, le contrat PROSUB (programma de submarinos) aurait été surfacturé de près de 40 millions d’euros par le bétonneur brésilien. L’enveloppe, remise en grande partie au lobbyste Amaro Pinto Ramos, aurait été ensuite répartie entre plusieurs intermédiaires.

Les magistrats français cherchent donc à savoir s’il y a eu des complicités françaises dans ce pacte présumé de corruption et éventuellement, bien sûr, des rétro-commissions. De son côté, le constructeur naval DNC assure qu’il « respecte partout dans le monde les règles de droit ».

Le spectre Karachi

Évidemment, cette affaire rappelle curieusement la vente et la construction de sous-marins Agosta au Pakistan, au début des années 90, où l’on retrouve des commissions versées à des intermédiaires et des rétro-commissions présumées. L’affaire s’était terminée en 2002 par l’attentat de Karachi.

Plusieurs proches de Nicolas Sarkozy et d’Edouard Balladur ont été renvoyés en correctionnelle, mais le dossier est toujours à l’instruction devant la cour de justice de la République. Lire la suite.

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