La multinationale Chiquita bientôt poursuivie pour complicité de crimes contre l’humanité ?

Mardi 6 juin 2017

Justice

La multinationale Chiquita bientôt poursuivie pour complicité de crimes contre l’humanité ?

par Rachel Knaebel 6 juin 2017

Ce serait la première fois qu’une multinationale est poursuivie par la Cour pénale internationale. En 2007, la multinationale de bananes Chiquita (l’ancienne United Fruit Company) signe un accord avec la justice états-unienne pour avoir financé entre 1997 et 2004 des groupes paramilitaires colombiens d’extrême-droite. Les Autodefensas Unidas de Colombia (AUC) ont, pendant des années, tué, violé, et fait disparaître des civils. L’entreprise avait plaidé coupable et accepté de payer une amende 25 millions de dollars [1] pour avoir participé au financement de ce groupe considéré comme terroriste par les États-Unis. Pourtant, aucune poursuite criminelle n’a été engagée contre les responsables de l’entreprise.

Le 18 mai, un groupe d’organisations de défense des droits humains a donc demandé à la Procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI) d’enquêter sur la complicité présumée des dirigeants de la compagnie Chiquita dans la perpétration de crimes contre l’humanité en Colombie. Dans un rapport de 2012 sur la situation Colombie, la CPI avait en effet constaté l’implication des groupes paramilitaires AUC dans des de possibles crimes contre l’humanité.

Dans leur communication à la Cour, la coalition d’ONG locales et internationales, dont la Fédération internationale des droits humains (FIDH), utilise des documents internes à Chiquita pour mettre en lumière l’implication directe de ses dirigeants dans le financement des paramilitaires. Les documents comportent notamment des annexes confidentielles qui permettent d’identifier 14 dirigeants et membres du conseil d’administration de Chiquita. Ces informations pousseront-elles la CPI à engager enfin des poursuite contre des responsables d’entreprises ?

Si elle se saisissait du dossier, ce serait la première fois que la CPI enquêterait sur les dirigeants d’une compagnie privée, et non uniquement sur des dirigeants politiques.

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