Scandale après scandale, l’Europe reste aveugle aux paradis fiscaux

Samedi 10 juin 2017

Malta files Analyse

Scandale après scandale, l’Europe reste aveugle aux paradis fiscaux

9 juin 2017 Par Yann Philippin

Les révélations des Malta Files, publiées par Mediapart et l’EIC, ont été accueillies avec un silence gêné, en France et partout en Europe. Malgré la multiplication des scandales, il manque encore une réelle volonté politique pour lutter contre les paradis fiscaux, y compris ceux qui prospèrent au cœur de l’Europe.

Les grands constructeurs automobiles français Renault et PSA, qui ont tous deux l’État à leur capital, ont éludé 119 millions d’euros d’impôts en installant leurs filiales d’assurances à Malte. Révélée le 1er juin par Mediapart grâce aux documents Malta Files, la nouvelle provoque une immense vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Mais, à part quelques reprises sur Internet, l’info est ignorée par les médias. Rien à la télé. Pas même une dépêche AFP.

Même mutisme du côté de l’État actionnaire. En pleine campagne des législatives, le président Emmanuel Macron aurait pu taper du poing sur la table. Ou, au minimum, demander des explications à Renault et PSA. D’autant que ce dernier était bien content que l’État ait investi 800 millions d’euros en 2014 pour le sauver de la faillite.

Mais non. Sollicité par Mediapart, le porte-parole de Bruno Le Maire, ministre de l’économie, nous a répondu, sans rire, que cette optimisation fiscale était légale et que l’État n’était pas l’actionnaire majoritaire des entreprises privées Renault et PSA. Circulez, tout roule. Lire la suite.

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