Scandale 1MDB : l’échec dramatique des banques

Jeudi 22 juin 2017

Editorial

Scandale 1MDB : l’échec dramatique des banques

Sylvain Besson Publié mercredi 21 juin 2017 à 21:00, modifié jeudi 22 juin 2017 à 03:04.

Le pillage du fonds souverain malaisien montre que les contrôles anti-blanchiment mis en place depuis plus de vingt ans ne fonctionnent pas. Surtout quand les clients sont très riches.

Le scandale 1MDB, c’est quoi ? Le grand public n’a sans doute entendu parler de cette fraude planétaire que parce qu’elle a permis de financer le film Le Loup de Wall Street avec Leonardo DiCaprio.

Ce sera peut-être le seul héritage positif de l’affaire. Car, pour le reste, le pillage en règle du fonds souverain malaisien, avec son orgie de dépenses somptuaires, restera comme un monument pathétique à la cupidité humaine. Et comme la preuve que les défenses anti-blanchiment mises en place à grands frais depuis vingt ans, notamment par les banques suisses, restent largement inopérantes.

Sur les quelque 4,5 milliards (!) détournés par les dirigeants de 1MDB et leurs complices, la majeure partie est en effet passée par des banques suisses ou leurs filiales à Singapour. Il y a un an, le gendarme helvétique du secteur, la Finma, s’était inquiété d’un « risque accru » de blanchiment. En allant chercher de plus en plus loin leurs clients – exit la bourgeoisie européenne qui ne payait pas ses impôts, bienvenue aux nouveaux riches du monde émergent –, la place financière suisse est allée au-devant de dangers inédits. Les voici exposés de manière éclatante grâce à l’enquête menée sur 1MDB aux Etats-Unis, en Suisse et à Singapour. Lire la suite.

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