Aux « Echos », un cas de « censure » pour « faire le moins de publicité possible » à François Ruffin

Lundi 26 juin 2017

Aux « Echos », un cas de « censure » pour « faire le moins de publicité possible » à François Ruffin

Le nom du député, réalisateur de « Merci patron ! », documentaire caustique sur LVMH, propriétaire du journal, a été évincé unilatéralement d’une chronique.

Le Monde.fr avec AFP | 26.06.2017 à 19h12 • Mis à jour le 26.06.2017 à 19h32

La Société des journalistes (SDJ) du quotidien économique et financier Les Echos a dénoncé, lundi 26 juin, la « censure pratiquée sur une chronique d’un intervenant extérieur au journal », qui a vu disparaître de son texte la mention du député François Ruffin, réalisateur du film Merci Patron !, un documentaire caustique sur LVMH, propriétaire du groupe Les Echos.

La Société des journalistes s’est associée « à l’indignation légitime du mathématicien Michel Broué », auteur du texte et collaborateur régulier du quotidien économique. Sur Mediapart, lundi, Michel Broué a expliqué que sa chronique, qui évoquait laconiquement le député récemment élu pour La France insoumise dans la première circonscription de la Somme, avait été « amputée, sans [l]’avoir consulté, ni même informé ».

« Le moins de publicité possible »

Le mathématicien a également publié la réponse du rédacteur en chef du journal pour justifier cette coupe :

« J’ai en effet pris la liberté de couper cette phrase pour la simple raison suivante : François Ruffin passant le plus clair de son temps à dénigrer notre journal dans des termes qui ne sont pas de l’ordre du débat — légitime — mais systématiquement caricatural, nous nous efforçons de faire le moins de publicité possible à ce personnage. Je reconnais que j’aurais dû vous en avertir. »

La Société des journalistes des Echos, contactée par Le Monde, dit n’avoir pas eu accès à cet échange d’e-mails, mais elle souligne que « ce n’est pas le premier incident du genre », évoquant « une autre intervention du même type lors des récentes élections législatives ».

Dans son communiqué, la SDJ « rappelle plus que jamais, près de dix ans après le rachat des Echos par LVMH, le caractère impérieux de l’indépendance de la rédaction ». Lire la suite.

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