Des gestionnaires veulent être mieux surveillés

Lundi 26 juin 2017

Des gestionnaires veulent être mieux surveillés

Suisse Des responsables de trusts en Suisse demandent une meilleure régulation pour lever les soupçons entourant leurs activités.

Le droit suisse ne reconnaît pas les trusts. Mais 200 gestionnaires proposent en Suisse ces véhicules d’investissement originaires de Grande-Bretagne. Et voilà que l’association suisse de la branche réclame un meilleur contrôle, comme l’explique le Tages-Anzeiger dans son édition du 26 juin 2017.

Alexandre von Heeren, président de l’Association suisse des compagnies de trust (Swiss Association of Trust Companies - SATC), réclame un devoir de licence pour les gestionnaires, une surveillance semi-étatique et des fonds propres minimum.

A l’heure actuelle, la branche ne connaît quasiment pas de régulation, si ce n’est celle de la loi contre le blanchiment d’argent. « Nous ne voulons plus être constamment cloués au pilori. Nous devons nous tenir à l’écart des clients à problèmes et nous concentrer sur la fourniture des meilleurs services », a expliqué Alexandre von Heeren.

Dans le sillage de 1MDB

Cette demande de régulation ne tombe pas du ciel, puisqu’elle fait suite au scandale 1MDB en Malaisie, où deux gestionnaires zurichois sont impliqués. Kendris AG et Rothschild Trust (Schweiz) AG sont mentionnés par la justice américaine car les deux sociétés ont géré des centaines de millions de dollars en faveur de Jho Low et de sa famille.

Ce conseiller financier de 34 ans est désormais accusé par le Department of Justice d’être le cerveau dans l’immense détournement qui a saigné le fonds malaisien souverain 1MDB. L’argent aurait transité via des banques suisses pour être investi via des trusts dans des hôtels, dans des droits musicaux ou encore dans un jet privé. Autant de biens qui ont été gelés par la justice américaine.

Kendris et Rothschild Trusts réaffirment avoir respecté les lois existantes et elles ne font l’objet d’aucune enquête de la part du Ministère public de la Confédération mais la SATC a démarré ses propres investigations. « Quand il se passe quelque chose avec un de nos membres, nous devons voir ce qui se passe », a expliqué Alexandre von Heeren.

Les sanctions prévues vont de l’exclusion de l’association à des amendes pouvant aller jusqu’à 100’000 francs.

(nxp)

Créé : 26.06.2017, 10h40

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