Nucléaire : enquête sur le scandale de la forge du Creusot

Mardi 27 juin 2017

Nucléaire : enquête sur le scandale de la forge du Creusot

EXCLUSIF. L’usine reprise par Areva voilà dix ans est soupçonnée d’avoir fourni des pièces douteuses à nos centrales atomiques. « L’Obs » révèle que le groupe avait connaissance dès 2006 de ces problèmes de qualité. Greenpeace et six autres ONG ont porté plainte pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ». Enquête.

L’Obs Publié le 23 novembre 2016 à 14h48

C’est l’un des plus gros scandales que le nucléaire français ait connus. La forge du Creusot, propriété d’Areva, est soupçonnée d’avoir fourni des cuves et des générateurs de vapeur de qualité douteuse à nos centrales atomiques. EDF a dû passer en revue son parc nucléaire. Dix-sept réacteurs, sur cinquante-huit, ont dû être arrêtés ou le seront bientôt à cause de la découverte d’anomalies concernant des pièces en provenance du Creusot, mais aussi d’une autre forge japonaise.

[…] Plus grave, fin octobre, l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) a effectué un signalement auprès du procureur de la République, prélude probable à l’ouverture d’une enquête judiciaire. Greenpeace et six autres ONG ont déjà porté plainte, notamment pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » et « usage de faux ». Comment EDF et Areva, nos champions du monde du nucléaire, en sont-ils arrivés là ? Ces pratiques ont été rendues publiques en mai 2016 lors de l’affaire des « dossiers barrés », au cours de laquelle la direction a confirmé que 400 dossiers de fabrication de pièces forgées contenaient des anomalies, incohérences et falsifications. Quand Areva a repris l’usine à l’entrepreneur Michel-Yves Bolloré (frère de Vincent Bolloré), en 2006, le groupe a découvert une usine en très mauvais état (« il n’y avait pas de bureaux, pas de chauffage, les toits fuyaient », se souvient un ancien cadre). Lire la suite.

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