La base de données préférée des banques est sous le feu des critiques

Lundi 3 juillet 2017

La base de données préférée des banques est sous le feu des critiques

World-Check, compilée par Thomson Reuters, serait truffée d’erreurs, selon des enquêtes de plusieurs médias. En Suisse, les banquiers l’utilisent de façon systématique, tout en connaissant ses faiblesses.

Mathilde Farine Publié dimanche 2 juillet 2017 à 11:17, modifié dimanche 2 juillet 2017 à 11:43.

Elle est devenue l’un des outils privilégiés des banquiers suisses. La base de données World-Check de l’agence Thomson Reuters pour « trouver les risques cachés » sert à obtenir des informations sur les clients et les prospects. « Nous l’utilisons quotidiennement », explique Aurélie Ayzac, responsable de la compliance de la banque Bordier & Cie à Genève. « C’est même un des outils dont nous ne pourrions plus nous passer. »

Comme toutes ses concurrentes : « Les banques l’utilisent, elle ou une autre base de données, comme celle de Factiva, parfois même plusieurs, de façon systématique à chaque ouverture de compte, puis comparent avec leur base de clients à intervalles réguliers, mais en général quotidiennement », explique Emmanuel Genequand, associé de PricewaterhouseCoopers (PwC) à Genève.

Plus d’informations

Or, ces listes, qui agrègent celles d’organismes internationaux (Seco, Patriot Act américain, FBI, ONU, etc.), sont depuis quelques jours sous le feu des critiques. Fin juin, plusieurs médias dont The Times, La Repubblica ou la Süddeutsche Zeitung, ont publié des enquêtes, après avoir analysé pendant cinq mois des données ayant fuité en 2014.

Comptes fermés

L’Echo, qui a participé à cette investigation, révèle que près de 16 000 citoyens belges figurent sur la liste de World-Check, pas toujours pour des raisons évidentes. Le quotidien donne une série d’exemples, comme celui de la fille illégitime du roi Albert II, classée « PEP » (pour personne politiquement exposée), qui s’est vu fermer un compte, alors qu’elle n’a pas de liens avec lui. Ou d’autres, classés comme ayant des liens avec le terrorisme, alors que, selon l’enquête de L’Echo, ils ne devraient pas y figurer. Thomson Reuters n’a pas répondu à nos sollicitations pour donner leur version de l’affaire. Lire la suite.

Revenir en haut