Le sénateur qui dénonce l’évasion fiscale ne trouve aucune banque pour financer sa campagne

Vendredi 11 août 2017

MARQUILLIES

Le sénateur qui dénonce l’évasion fiscale ne trouve aucune banque pour financer sa campagne

Alors que le livre « Sans domicile fisc » qu’il a écrit avec son frère Alain, a déjà été vendu à plus de 11 000 exemplaires, Éric Bocquet est à nouveau candidat aux sénatoriales. Mais il n’a pas encore trouvé de banque prête à lui accorder les financements nécessaires, alors que la loi l’oblige à ouvrir un compte de campagne.

Par Odette Lavallez | Publié le 16/07/2017

Les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre. Le sénateur du Nord, également maire de Marquillies, Éric Bocquet, sera à nouveau candidat à sa propre succession.

C’est nouveau pour ces élections à venir : la loi impose l’ouverture d’un compte de campagne, comme pour les législatives. Pour cela, l’élu communiste est à la recherche de financements mais n’a pas encore trouvé d’établissement bancaire qui veuille bien lui accorder un prêt. Le Marquillois, auteur du livre Sans domicile fisc qu’il a cosigné avec son frère Alain espère que ce ne sont pas ses analyses sur l’évasion fiscale qui font fuir les banques.

L’un de ses homologues du Pas-de-Calais et du même parti a bien trouvé des financements. Alors Éric Bocquet ne désespère pas tout en précisant : « Je comprends que ce genre de prêt peut ne pas intéresser une banque, mais cette disposition existe dans la loi. Il faut quand même donner, au nom de la démocratie, la possibilité à un candidat de faire campagne. »

Pourquoi un compte de campagne ?

On pourrait se demander à quoi peut servir un compte de campagne. Fait-on vraiment campagne quand on se présente aux sénatoriales ? D’autant que ce ne sont que les grands électeurs (députés, conseillers municipaux…) qui votent. Pour l’élu des Weppes, il faudra quand même un financement de 29 000 € car même s’il n’y a ni tracts ni affiches à faire éditer, il faut pouvoir financer les envois de courrier aux grands électeurs, l’achat d’un téléphone (interdiction absolue d’utiliser celui qu’il a dans le cadre de son mandat actuel de sénateur). Éric Bocquet va donc solliciter d’autres établissements bancaires pour ce prêt un peu particulier dont il ne percevra le remboursement que plusieurs mois après le dépôt de son compte de campagne. Un livre connu à travers l’Hexagone

Côté écrivain, le succès est croissant. À ce jour, Sans domicile fisc a été vendu à plus de 11 000 exemplaires. Il continue de sillonner l’Hexagone pour le présenter et en débattre avec ses lecteurs.

Il a déjà visité 36 départements (la semaine dernière, il était dans les Landes) et organisé 78 débats : « J’ai rencontré 8 000 personnes et dédicacé plus de 4 000 livres physiquement », dit-il, heureux. Lire la suite.

Revenir en haut