Une société lausannoise impliquée dans une transaction « pas claire » en Afrique du Sud

Samedi 26 août 2017

Une société lausannoise impliquée dans une transaction « pas claire » en Afrique du Sud

Privés de comptes bancaires, les frères Gupta, proches du président sud-africain Jacob Zuma, ont vendu deux mines de charbon à une société lausannoise. A un prête-nom ? Pretoria a ouvert une enquête

Valérie Hirsch, Johannesbourg Publié vendredi 25 août 2017 à 16:01, modifié vendredi 25 août 2017 à 16:01.

Qui est Amin al-Zarooni ? Cet homme discret, originaire de Dubaï et propriétaire d’une société lausannoise, Charles King SA, est-il un homme de paille des Gupta, trois frères originaires d’Inde qui ont fait fortune grâce à leur proximité avec le président sud-africain Jacob Zuma ?

Mercredi, Oakbay, le holding des Gupta, a annoncé la vente de sa filiale Tegeta (deux mines de charbon et une portion d’un terminal portuaire en Afrique du Sud) à Charles King pour 3 milliards de rands (216 millions de francs).

Al-Zarooni est un homme d’affaires de Dubaï, qui a formé des joint-ventures avec des sociétés françaises, notamment les consultants en ingénierie Arep et Egis. Charles King, fondée en 2011 pour vendre des vêtements, n’a même pas de site internet. Installée rue de Bourg à Lausanne, cette société est dotée d’un capital de 100 000 francs. Comment a-t-elle pu financer le rachat de Tegeta ? Le communiqué publié mercredi par Oakbay ne l’explique pas. Selon la presse sud-africaine, al-Zarooni aurait déjà prêté son nom à d’autres opérations réalisées par les Gupta pour s’implanter à Dubaï, où ils possèdent plusieurs sociétés et une luxueuse résidence.

« Quelque chose de pas clair »

Autre élément troublant : l’unique directeur de Charles King, Ronald Alfred Beau, opère, à la même adresse à Lausanne, un bureau de conseil financier, Beau HLB, cité dans les « Panama papers » pour le rôle d’intermédiaire qu’il a joué pour 11 sociétés basées à Panama et aux îles Vierges britanniques. Lire la suite.

Revenir en haut