Bouvier, une affaire vaste « longue à instruire »

Mardi 12 septembre 2017

Bouvier, une affaire vaste « longue à instruire »

Marchand d’art Le marchand d’art genevois Yves Bouvier ne devrait pas être entendu par l’administration fiscale à Berne avant 2018.

Le marchand d’art genevois Yves Bouvier, déjà inculpé par la justice monégasque, est également dans le collimateur de Berne, qui le soupçonne de ne pas avoir déclaré des millions de francs de revenus. Une enquête de l’administration fiscale fédérale a été ouverte contre lui en mars dernier et un de ses immeubles en Suisse a été placé sous séquestre à titre de précaution. Selon son avocat, l’enquête fiscale n’en est encore qu’à ses débuts.

« M. Bouvier devrait être entendu tôt ou tard par l’administration fiscale à Berne, plutôt en 2018 ou 2019 », a déclaré lundi à l’AFP Me Pierre-Alain Guillaume, son avocat, qui parle d’une affaire « vaste qui sera longue à instruire ». En 2015, a-t-il dit, le canton de Genève, compétent en principe en matière fiscale, s’était déjà intéressé au lieu de résidence réel de M. Bouvier et avait conclu que le marchand d’art habitait bien à Singapour, car c’est là que se trouve le « centre de ses intérêts vitaux ».

« Sa vie privée est là-bas »

Dans quelques cas, l’administration centrale à Berne peut se saisir d’un dossier fiscal, ce qui a été fait en l’occurrence. Pour sa défense, Yves Bouvier assure qu’il est résident à Singapour depuis 2009 et que c’est là qu’il paye ses impôts. Selon son avocat, qui se déclare confiant quant à l’issue de l’enquête fédérale en cours, « sa vie privée est là-bas », il y a construit un port-franc, ainsi qu’un musée, et y a créé une foire d’art.

Concrètement, le fisc à Berne soupçonne Yves Bouvier d’être en fait résident en Suisse et de ne pas avoir déclaré 80,9 millions de francs de revenus, sur la période 2005-2015. Outre ces ennuis fiscaux helvétiques, Yves Bouvier est aussi accusé à Monaco par le multimilliardaire russe Dmitri Rybolovlev, le propriétaire du club de football de la principauté, de lui avoir surfacturé des ventes de tableaux de maître.

Une information judiciaire pour escroquerie et blanchiment a été ouverte par le parquet de Monaco et l’entraide judiciaire a été accordée par le Ministère public genevois à la principauté dans cette affaire.

(afp/nxp)

Créé : 11.09.2017, 18h52

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