Un rapport met à nu les liens opaques entre Genève et Brazzaville

Mardi 12 septembre 2017 — Dernier ajout mercredi 18 octobre 2017

Un rapport met à nu les liens opaques entre Genève et Brazzaville

Commerce pétrolier L’ONG Public Eye plonge dans l’affaire du brut congolais exporté par Gunvor. Et révèle que la société de la rue du Rhône a tenté de mettre la main sur le pétrole de Brazzaville, en dépit de l’ouverture d’une enquête fédérale.

[…] Irruption sur le brut de Brazza

Anciennement connue sous le nom de Déclaration de Berne, l’organisation non gouvernementale (ONG) a passé deux ans à détailler comment Gunvor a réussi à nouer à partir de 2010 des relations avec la SNPC - le bras pétrolier de l’Etat congolais, dirigé par le fils du chef d’Etat Denis Sassous-Nguesso. Le groupe dirigé par le Suédois Torbjörn Törnqvist a ainsi obtenu - « sans appel d’offres », précise l’ONG - le droit d’exporter entre septembre 2010 et juin 2012 le contenu de 22 « tankers », d’une valeur de 2,2 milliards de dollars. Ce qui lui a permis d’empocher, après leur revente, des profits de 110 millions de dollars, selon les calculs de Public Eye. « Des marges de Gunvor inhabituellement élevées », écrit le rapport.

En l’espace d’un an, la maison genevoise, dont le nom a longtemps rimé avec pétrole russe, a verrouillé l’exportation de 20% du pétrole de l’Etat congolais - activités qui assuraient près du quart de ses bénéfices, selon Public Eye. Un chiffre qu’un porte-parole de Gunvor qualifiait hier soir d’« erroné » et « d’impossible ».

Cinq ans de guérilla judiciaire tous azimuts

Une descente de la police fédérale au siège de Gunvor en janvier 2012 devait rapidement transformer les aventures congolaises de cette société venue du froid en une saga judiciaire - relayée notamment par le quotidien Le Temps. Enquêtant sur des soupçons de « blanchiment d’argent » en lien avec de possibles faits de corruption, le Ministère public de la Confédération fait alors saisir, au sein de la banque Clariden Leu à Genève, les comptes de deux intermédiaires rémunérés par Gunvor ainsi que ceux d’un « business developer » employé par la société : plus de 30 millions de dollars de commissions y ont transité en l’espace de quelques mois. Lire la suite.

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