La justice suisse contredit Gunvor

Mardi 19 septembre 2017

La justice suisse contredit Gunvor

Adrià Budry Carbó Publié jeudi 14 septembre 2017 à 20:59, modifié vendredi 15 septembre 2017 à 11:17.

Selon un document confidentiel du Ministère public de la Confédération, les paiements de nature présumément corruptive ont été validés à l’interne. Gunvor dément et parle de piratage de ses procédures

Nouveau rebondissement dans l’affaire de corruption présumée chez Gunvor. Selon un document judiciaire, que Le Temps a pu se procurer, le géant genevois du pétrole ne pouvait pas ignorer le paiement de commissions suspectes, effectué par un ancien employé et un ex-agent externe, ayant facilité l’obtention de lucratifs contrats pétroliers en République du Congo (Brazzaville).

Les paiements de nature présumément délictueuses ont été validés à l’interne, parfois même par un maximum de six personnes. Ainsi qu’à l’externe, notamment auprès de Credit Suisse, la banque qui hébergeait les comptes des intermédiaires, selon ce document du Ministère public de la Confédération (MPC), daté du 14 juin 2017. Vendredi matin, l’ONG PublicEye (ex-Déclaration de Berne) a elle aussi évoqué un nouveau document où « le procureur écrit qu’il est établi que les paiements effectués par Gunvor ont non seulement été validés à l’interne de la société, mais qu’ils ont par ailleurs été confirmés à plusieurs reprises à l’externe ».

[…] Le négociant affronte, depuis mardi, de nouvelles révélations concernant les agissements de ses agents au Congo-Brazzaville. Public Eye a diffusé un rapport sur les agissements du géant du pétrole dans ce pays africain ainsi qu’une vidéo où l’on pouvait voir un ancien directeur de la société genevoise (filmé à son insu) en pleine conversation sur le versement de pots-de-vin à des dirigeants congolais. L’enregistrement est désormais aux mains de la justice suisse qui enquête depuis six ans sur un versement suspicieux de quelque 30 millions de francs à des officiels congolais.

Pour Public Eye, le versement de juteux pots-de-vin faisait partie d’une politique de corruption qui a permis à Gunvor d’obtenir, entre 2010 et 2012, 22 cargos de brut pour une valeur de 2,2 milliards de dollars, et un profit estimé par l’ONG à quelque 110 millions de francs. Lire la suite.

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