Lafarge en Syrie : questions autour des responsables

Vendredi 22 septembre 2017 — Dernier ajout dimanche 15 octobre 2017

Lafarge en Syrie : questions autour des responsables

L’enquête des douanes judiciaires met en cause l’ancien PDG du groupe, mais aussi le patron de la sûreté.

LE MONDE | 22.09.2017 à 11h19 • Mis à jour le 22.09.2017 à 14h41 | Par Anne Michel

Il y a ceux qui ont mis en place le système en Syrie, pour assurer la survie de l’usine dans le chaos de la guerre civile entre 2012 et 2014, et de l’autre, ceux qui l’ont possiblement couvert à Paris, au cœur de l’état-major. Tout l’enjeu de l’enquête judiciaire d’octobre 2016 sur les arrangements financiers de Lafarge avec des groupes terroristes en Syrie, dont l’organisation Etat islamique (EI), consistera à déterminer les responsabilités au sein du cimentier français, fusionné en 2015 avec le suisse Holcim.

Déjà, les premières conclusions des douanes judiciaires, fondées sur une salve d’auditions de neuf dirigeants, sont accablantes. Elles montrent que ces responsabilités ne sauraient être circonscrites aux seuls responsables des activités syriennes de Lafarge, éclairant d’un nouveau jour ce scandale révélé en juin 2016 par Le Monde.

Leur rapport de synthèse, daté du 5 mai, met en cause l’ex-PDG de Lafarge SA, Bruno Lafont, qui a pourtant affirmé aux enquêteurs, le 27 janvier, n’avoir jamais été informé des taxes payées par Lafarge Cement Syria (LCS) aux factions armées présentes en Syrie. M. Lafont a quitté son poste de coprésident de LafargeHolcim le 3 mai, sous la pression de l’affaire.

De fait, les auditions de début 2017 ont permis d’obtenir les aveux de trois hauts responsables de Lafarge : les directeurs de sa filiale syrienne, LCS – Bruno Pescheux, puis Frédéric Jolibois – et le directeur général adjoint du groupe, Christian Herrault, superviseur de la Syrie.

Processus institutionnalisé

Ce dernier témoignage pèse lourd, puisque M. Herrault travaillait au sein de l’état-major à Paris. C’est celui-ci qui permet aux enquêteurs d’établir le lien entre les pratiques développées en Syrie et la connaissance qu’en avait le siège en France. Les trois protagonistes de l’affaire syrienne ont décrit, avec force détails, le système mis en place pour rémunérer les groupes armés auxquels Lafarge a eu affaire, autour…

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/09/22/lafarge-en-syrie-questions-autour-des-responsables_5189547_3224.html#crrFfSB76HcEGEUZ.99

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