Affaibli par le Monacogate, Dmiti Rybolovlev est en froid avec le prince Albert

Dimanche 24 septembre 2017

Affaibli par le Monacogate, Dmiti Rybolovlev est en froid avec le prince Albert

12h45 , le 24 septembre 2017

Le placement en garde à vue de l’ancien ministre de la Justice de Monaco rend explosif un dossier de trafic d’influence.

C’est un séisme qui frappe depuis soixante-douze heures la principauté de Monaco, avec la mise en cause de son ancien garde des Sceaux, Philippe Narmino. Interpellé chez lui vendredi matin, le magistrat a été placé en garde à vue dans les locaux de la sûreté urbaine avant d’être libéré dans la soirée. Cette audition fait suite à l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour « trafic d’influence actif et passif », ainsi que pour « complicité de cette infraction ». Selon des sources concordantes à Monaco, le palais princier aurait sollicité cette enquête, se substituant au garde des Sceaux lui-même démissionnaire huit jours plus tôt car il se savait visé. Sidéré par des informations qui lui remontent depuis plusieurs semaines et des révélations de la presse mettant en cause des membres de son premier cercle, des policiers et des magistrats, le monarque semble désirer une opération mains propres.

A l’origine de ce « Monacogate » qui ébranle le Rocher jusqu’à son sommet, un DVD-ROM comportant la transcription de plusieurs centaines de SMS échangés entre les protagonistes d’une affaire judiciaire : un flot de messages qui illustrent, de manière accablante, les liens inavouables entre un oligarque, des politiques, des policiers et des magistrats de haut rang. Si l’affaire a pris un tour aussi explosif, c’est qu’elle a pour acteur principal Dmitri Rybolovlev. Ce milliardaire russe, propriétaire du club de football de l’AS Monaco, doit son immense fortune à la potasse, minerai dont il a été le numéro 1 mondial avant de céder son entreprise, Uralkali, pour 4,9 milliards de dollars en 2010.

[…] L’affaire pourrait engendrer le départ de Dmitri Rybolovlev, propriétaire du club de football de Monaco

Pour le prince Albert, cette affaire tombe mal. Car si elle lui permet au passage de nettoyer les écuries d’Augias, elle hypothèque aussi l’avenir de son club de football, dont Rybo – c’est son surnom – a redoré le blason en y investissant 300 millions d’euros en trois ans, un titre de champion de France à la clé. Désormais persona non grata au Palais, le milliardaire a été discrètement prié de se tenir à distance. Ainsi mis au ban avec un scandale qui ne fait que prendre de l’ampleur, l’oligarque, qui n’a pas obtenu à ce jour la nationalité ­monégasque qu’il espérait en retour des efforts consentis en faveur de l’ASM, risque de jeter l’éponge et de quitter le Rocher. Lire la suite.

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