Les banques privées russes subissent une hécatombe

Mercredi 27 septembre 2017

Les banques privées russes subissent une hécatombe

Emmanuel Grynszpan, Moscou Publié mardi 26 septembre 2017 à 20:30, modifié mardi 26 septembre 2017 à 20:30.

Les grands établissements privés mordent la poussière les uns après les autres, entraînant une migration massive des dépôts vers les banques d’Etat. Assainissement forcé ou renationalisation du secteur ?

C’est un cyclone financier qui n’en finit pas de gagner en puissance. Binbank, la douzième banque du pays et la septième pour les dépôts individuels, est passée la semaine dernière sous l’administration de la Banque centrale de Russie (BCR). Il y a deux semaines, c’était Otkrytié, première banque privée du pays, qui s’effondrait avec un trou de 1000 milliards de roubles (16,8 milliards de francs) dans sa balance. La quinzième banque du pays, Iougra, avait ouvert le bal cet été. Et c’est sans compter les dizaines d’établissements moins importants que le régulateur prive de licence chaque trimestre.

Ces faillites en série ont mis la classe politique en émoi. Lundi, un groupe de députés du parlement russe a réclamé que les actionnaires de ces banques soient durement punis pour stopper une hémorragie financière prenant des allures systémiques. Car, au final, c’est le contribuable qui paie les pots cassés. Les députés veulent étendre la responsabilité des propriétaires de banques, c’est-à-dire les contraindre à éponger les pertes au moyen de la totalité de leurs biens en cas de procédure d’assainissement de leurs établissements. Aujourd’hui, cette menace ne pèse que sur les propriétaires de banques en faillite, et leur responsabilité se limite aux capitaux qu’ils ont placés dans leur banque.

Activités illégales

Le cabinet Ekspert RA a rendu lundi un rapport concluant que le secteur bancaire a « cessé de dégager des profits pour ceux qui travaillent de manière légale ». Des cas de banquiers malhonnêtes fuyant à l’étranger avec l’argent de leurs clients ont défrayé la chronique. D’autres se livrent à du blanchiment ou se servent de banques comme pompes à liquidités pour créditer leurs propres entreprises.

Mais la stagnation de l’économie et les sanctions financières internationales contre la Russie ont aggravé la situation d’un secteur déjà soumis à une pression croissante de la Banque centrale. Lire la suite.

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