Nouvelles mesures fiscales : la redistribution à l’envers

Vendredi 29 septembre 2017

Nouvelles mesures fiscales : la redistribution à l’envers.

Par Guillaume Liégard | 28 septembre 2017

Sujet rébarbatif, la fiscalité entretient à dessein une opacité qui masque la montée continue des inégalités. Le dernier rapport d’Oxfam démontre comment les dernières mesures du gouvernement vont les aggraver en France.

Le néolibéralisme à l’œuvre depuis presque quarante ans n’a pas seulement organisé une gigantesque guerre généralisée de tous contre tous. Patiemment, chaque fois que les conditions le lui permettent, il organise une redistribution des richesses des plus pauvres au profit des plus favorisés – comme une sorte de Robin des bois à l’envers.

Les dogmatiques libéraux vous vendent la fameuse théorie du ruissellement : plus le sommet, tout là-haut, est prospère et plus les retombées pour ceux qui sont tout en bas finiront par être importantes. Cette théorie des miettes n’est pas seulement une ode aux inégalités, elle est surtout une vaste escroquerie en bande organisée. Aux États-Unis, par exemple, le revenu médian des ménages a baissé de plus de 7% entre 1999 et 2014. En clair, cela signifie qu’au cours des quinze dernières années, la moitié la plus pauvre des foyers américains s’est appauvrie. Mais la France n’est désormais plus en reste.

21 milliardaires pèsent autant que 40% des Français

[…] D’abord avec un constat : les inégalités n’ont jamais été aussi fortes en France. « En 2016, les 10% des Français les plus riches détiennent plus de 56% des richesses quand les 50% les plus pauvres se partagent à peine moins de 5% du gâteau. » Dit de manière crue : « 21 milliardaires français possèdent autant que les 40% les plus pauvres de la population ». Et pour tordre le cou définitivement au fameux "ruissellement", le rapport précise que « la fortune totale des dix plus grandes fortunes françaises a été multipliée par 12 pendant que le nombre de pauvres augmentait de 1,2 millions de personnes ».

Le fameux attrait du nouveau président pour les milliardaires est donc bien la face agréable d’une machine à fabriquer de la pauvreté. Mais la cupidité des plus favorisés n’a pas de limite. Alors même que les chiffres ne traduisent pas, doux euphémisme, une situation des plus déplorables pour leur portefeuille, les ménages les plus aisés sont au summum de la fraude fiscale : les ménages français disposent ainsi de 300 milliards d’euros dans les paradis fiscaux dont, 140 milliards pour 3.520 ménages soit 0,01% des foyers fiscaux Lire la suite.

Revenir en haut