Taxer les riches ne nuit pas à la croissance, selon le FMI

Jeudi 12 octobre 2017

INÉGALITÉS

Taxer les riches ne nuit pas à la croissance, selon le FMI

12 octobre 2017 Par Martine Orange

Préoccupé par le creusement des inégalités au sein même des pays avancés, le FMI préconise de rétablir une progressivité plus grande de l’impôt sur les revenus les plus élevés. « Il n’existe pas de preuves empiriques solides montrant que cette progressivité a été préjudiciable à la croissance », dit-il. La France prend le chemin inverse.

Comment ne pas y penser ? Alors que le gouvernement français s’est lancé dans une vaste révolution fiscale censée « libérer les énergies », la dernière étude du Fonds monétaire international sur la lutte contre les inégalités (Tackling inequality), publiée le 11 octobre, se lit comme une réfutation de tous les arguments et les choix faits par Emmanuel Macron pour justifier sa politique en faveur des plus riches. Réduction de la progressivité de l’impôt, « flat tax », augmentation de la TVA… toutes les mesures que se propose d’inscrire le gouvernement français dans la prochaine loi de finances se révèlent infondées économiquement, inefficaces pour la croissance et même nuisibles pour les inégalités, selon cette étude.

La politique budgétaire reste un outil puissant de redistribution, si ce n’est le premier, pour lutter contre les inégalités, rappellent en préambule les experts du FMI. Imposer une fiscalité plus élevée et plus progressive aux plus riches, contrairement à ce qui a été fait depuis plus de trois décennies, serait un des moyens les plus efficaces pour parvenir à un système plus juste, soulignent-ils. D’autant, ajoutent-ils, qu’« il n’existe pas de preuves empiriques solides montrant que cette progressivité a été préjudiciable à la croissance ».

Ce n’est pas la première fois que le FMI bat en brèche la théorie classique. Bousculée par la crise financière et par la crise de la Grèce, l’institution internationale semble avoir entrepris un vaste travail de déconstruction de ses fondements théoriques regroupés sous l’appellation « consensus de Washington », qui formaient le socle de sa politique depuis les années 1970. Même si les anciennes règles continuent de prévaloir dans nombre de ses préconisations, le doute pointe de plus en plus souvent dans ses travaux. Lire la suite.

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