Cybercriminalité : l’État lance une plateforme d’assistance aux victimes

Mardi 17 octobre 2017

Cybercriminalité : l’État lance une plateforme d’assistance aux victimes

Économie High-Tech

Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 17/10/2017 à 19:45 , mis à jour à 21:19

Le site était en test depuis mai. Généralisé mardi à l’ensemble du territoire, il est accessible aux particuliers, entreprises et administrations locales.

Il suffira désormais de quelques clics aux victimes de piratages informatiques, pour se voir proposer une aide. Depuis ce mardi, le gouvernement a en effet lancé une plateforme dédiée. Son nom : cybermalveillance.gouv.fr.

L’aide de prestataires locaux

Cette plateforme est accessible aux particuliers, professionnels et administrations locales. Elle est supposée leur permettre d’entrer en relation avec des spécialistes qui se trouvent près de chez eux, et donc, qui sont susceptibles de les aider directement.

Mardi, le site recensait mardi 1123 prestataires répartis dans tout le pays, qui ont rempli une charte. L’idée est ultérieurement de « pouvoir qualifier ou certifier » ces spécialistes, a relevé Jérôme Notin, le responsable du site, qui note que les utilisateurs pourront également les noter. Cybermalveillance.gouv.fr va également servir de vecteur de diffusion des messages de prévention, diffusés notamment par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Enfin, elle permettra d’observer l’évolution des menaces, un élément d’autant plus intéressant que les statistiques manquent cruellement sur les attaques dont sont victimes les PME et les particuliers.

Le site, prévu dans la Stratégie pour la sécurité du numérique lancée par l’État il y a deux ans, a été incubé au sein de l’Anssi. Une instance dont la mission consiste à protéger les réseaux de l’Etat et des opérateurs d’importance vitale, et à porter assistance au besoin aux grandes entreprises.

« Aider le jour où le malheur arrive »

Cybermalveillance.gouv.fr était dans une phase de test depuis la fin du mois de mai. Au départ confiné à la seule région des Hauts-de-France, il a été étendu à l’ensemble du territoire. Il s’agit « d’aider nos concitoyens, d’aider nos PME à trouver de l’aide, le jour où le malheureusement le malheur arrive », a résumé Guillaume Poupard, le directeur général de l’Anssi.

« On a un enjeu en France aujourd’hui à sécuriser, à créer un contexte de confiance, qui fait qu’à aucun moment il ne puisse y avoir un doute, un doute sur la sécurisation des échanges qu’on peut avoir, un doute sur la qualité et sur l’hébergement des données stratégiques de mon entreprise, et cela, quelle que soit ma taille », a souligné le secrétaire d’État au numérique Mounir Mahjoubi, faisant allusion aux PME françaises qui rattrapent péniblement leur retard numérique.

Il faut donc, selon lui, garantir la sécurité des produits achetés par les entreprises, et « demander aux entreprises de se protéger elles-mêmes ». A cet égard, « ce n’est pas sale de rendre public des prix, de dire combien ça coûte une intervention post-attaque, combien ça coûte un abonnement de prévention (…), il faut que toutes les entreprises aient ces ordres de grandeur », a noté Mounir Mahjoubi.

64% de particuliers touchés

Sur les 724 victimes de piratages qui se sont fait connaître depuis le 30 mai dans les Hauts-de-France, on recense 64% de particuliers, 30% d’entreprises et 6% d’administrations, a relevé Jérôme Notin. Il a noté que 202 particuliers de la région ont appelé à l’aide parce qu’ils avaient été victimes de ransomwares (ou rançongiciels), des logiciels malveillants chiffrant les données et réclamant une rançon pour les déchiffrer.

Le site cybermalveillance.gouv.fr emploie pour le moment six personnes. Il est géré par un groupement d’intérêt public (GIP) baptisé Acyma, qui regroupe l’Etat (les services du Premier ministre dont dépend l’Anssi, les ministères de l’Economie et des Finances, de la Justice et de l’Intérieur, ainsi que le secrétariat d’Etat au Numérique), des utilisateurs (dont les chambres de commerce et la CPME) et des fédérations professionnelles (dont celle des assureurs), en attendant l’arrivée l’an prochain de spécialistes de la cybersécurité.

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