Chez Airbus, un parachute doré à 80 millions d’euros

Jeudi 19 octobre 2017 — Dernier ajout vendredi 20 octobre 2017

CORRUPTION Enquête

Chez Airbus, un parachute doré à 80 millions d’euros

19 octobre 2017 Par Martine Orange et Yann Philippin

L’ancien directeur commercial d’EADS Jean-Paul Gut, qui a mis en place le système au cœur des enquêtes de corruption des justices française et britannique, a touché environ 80 millions d’euros d’indemnités à son départ du groupe aéronautique en 2007.

C’est l’un des contrats que la direction d’Airbus aimerait sans doute ne pas voir tomber aux mains de la justice. Mais le Parquet national financier (PNF), chargé de l’enquête de corruption avec le Serious Fraud Office (SFO, Royaume-Uni), le lui a demandé. Ce contrat met en lumière certaines pratiques de gouvernance d’Airbus, des petits arrangements entre amis sur lesquels les responsables du groupe aéronautique n’ont pas envie de s’étendre. Le contrat de fin d’activité de Jean-Paul Gut, l’homme de tous les contrats commerciaux « difficiles », en particulier dans les pays du Golfe, d’abord chez Lagardère puis chez EADS jusqu’en juin 2007, est en effet un contrat hors norme, dans tous les sens du terme.

Selon des informations de Mediapart et de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Jean-Paul Gut, qui touchait 15 millions d’euros par an – sans doute la rémunération la plus importante du groupe – s’est vu accorder à son départ un parachute doré d’environ 80 millions d’euros. Selon plusieurs sources, une partie de cette somme est liée à l’intéressement de Jean-Paul Gut sur plusieurs contrats. Parmi lesquels l’énorme vente d’Airbus pour 16 milliards de dollars au Qatar, signée juste avant son départ, qui représenterait à elle seule plusieurs dizaines de millions de bonus. Le reste serait justifié par les « loyaux services rendus », tant au groupe Lagardère qu’au groupe EADS (devenu aujourd’hui Airbus) par la suite. Lire la suite.

Revenir en haut