« Révélations sur un crime d’Etat » : des repentis s’expriment enfin sur l’affaire Boulin

Mercredi 25 octobre 2017

« Révélations sur un crime d’Etat » : des repentis s’expriment enfin sur l’affaire Boulin

Dans « Révélations sur un crime d’Etat », une enquête d’« Envoyé spécial », le journaliste Benoît Collombat apporte de nouveaux témoignages sur la mort de l’ancien ministre du Travail de Valéry Giscard d’Estaing.

Anne Crignon Publié le 25 octobre 2017 à 18h00

[…] Journaliste à France Inter et expert de cet étrange affaire, Benoît Collombat cherche patiemment des repentis, anciens serviteurs du RPR ou des réseaux Pasqua susceptibles de livrer de nouveaux témoignages pour vider leur sac et peut-être leur conscience avant de tirer leur révérence. Et il en a trouvé.

[…] Une affaire fabriquée

Les témoignages recueillis par Benoît Collombat consignés dans 500 pages d’enquête parues en 2007 (« Un homme à abattre », Fayard) et les récits des repentis de ce soir finissent par composer un scénario somme toute classique : une affaire fabriquée pour défaire une réputation, un ministre calomnié qui veut faire la lumière sur la corruption partout où elle se trouve, sa liquidation par des gros bras du SAC (le Service d’Action civique, police secrète qui agissait alors hors de tout cadre juridique), des émissaires chargés de nettoyer les bureaux du défunt, l’Etat qui exige le silence de chacun.

Parmi seize années d’archives ministérielles, Robert Boulin détenait quelques pièces de choix. Des documents sur Dassault ou sur les agissements d’Elf Aquitaine au Gabon, d’autres sur les petites tractations entre amis de Paris à Riyad. Bien évidemment, on a vidé les placards de sa mairie de Libourne, où des administrés continuent de vénérer la mémoire d’un homme droit qui roulait en 2CV afin d’économiser les deniers publics. On entendra ce soir parler de celui qui, à la demande de Pierre Debizet, patron du SAC, est allé à Libourne voler les archives, une nuit, à 4 heures du matin, pour les détruire. Vous avez dit suicide ? Lire la suite.

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