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Disparition de Mehdi Ben Barka : une compromission française
Enquête
Disparition de Mehdi Ben Barka : une compromission française
Affaire Ben Barka, l’histoire d’une trahison (2/3). Près de quarante ans après les faits, plusieurs personnalités se sont mises à parler au juge chargé de l’affaire, révélant une connaissance par les services secrets du projet d’enlèvement.
Par Charlotte Bozonnet, Jacques Follorou et Joan Tilouine
LE MONDE Le 04.11.2017 à 17h45
Pendant quarante ans, Pierre Lemarchand a gardé le silence sur son rôle dans l’affaire de la disparition, le 29 octobre 1965, de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka. Ancien résistant se présentant volontiers comme « barbouze du général de Gaulle » pour lequel il avait notamment combattu l’Organisation armée secrète (OAS) en Algérie, il connaissait la valeur du secret.
A l’hiver 2004, il a laissé derrière lui une carrière d’avocat radié du barreau et de député gaulliste pour couler des jours tranquilles dans son appartement parisien. Parfois, il aime à se retirer dans sa résidence secondaire de Montigny-sur-Loing, en Seine-et-Marne. C’est là, à la lisière de la forêt de Fontainebleau, que le juge Patrick Ramaël fait son entrée le lundi 30 novembre 2004. Ce magistrat opiniâtre, le huitième chargé de l’enquête sur l’enlèvement de Ben Barka trente-neuf ans plus tôt, procède à la perquisition de la maison. Il n’y trouve rien d’intéressant, rien en tout cas qui puisse bouleverser cette interminable affaire d’Etat franco-marocaine.
Le juge pense rentrer bredouille. Une voiture de gendarmerie reconduit Pierre Lemarchand à son domicile parisien. Contre toute attente, dans le véhicule, l’homme se montre extrêmement bavard. Au fil de la discussion, il admet auprès des gendarmes « avoir menti sur certains points à l’occasion de ses précédentes auditions par le juge », il y a une quarantaine d’années. Pour la première fois, il confie surtout avoir été informé du projet d’enlèvement de Mehdi Ben Barka « un ou deux mois environ » avant qu’il ne se produise à Paris, le 29 octobre 1965.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/04/disparition-de-mehdi-ben-barka-une-compromission-francaise_5210292_3212.html#kjLcB6eoYEvHTs4O.99
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