L’arrestation d’un oligarque russe pointe la Suisse

Lundi 27 novembre 2017 — Dernier ajout samedi 24 février 2018

L’arrestation d’un oligarque russe pointe la Suisse

Soupçons de blanchiment Proche du Kremlin, Suleiman Kerimov est visé par la police à Nice. Ses hommes de paille en Suisse sont à leur tour sur le gril.

Depuis son interpellation, lundi soir à l’aéroport de Nice, l’oligarque Suleiman Kerimov est maintenu sous forte pression par la justice française. Le Ministère public de la principale ville de la Côte d’Azur a même demandé le placement en détention provisoire du milliardaire, présenté comme un proche de Vladimir Poutine. La mise en examen – pour « association de malfaiteurs » – de celui qui bénéficie également d’un poste de sénateur en Russie a même été envisagée, selon une source proche du dossier.

La bronca diplomatique déclenchée par son arrestation a toutefois pondéré ces ardeurs. Le porte-parole du Kremlin en personne est intervenu pour rappeler que « ce statut de sénateur » justifie que Moscou « entreprenne tous les efforts possibles » pour défendre le milliardaire. Le juge français se limite à présent à un délit de « blanchiment de fraude fiscale » – en lien avec des dizaines de millions d’euros d’impôts impayés lors d’opérations immobilières. Il n’en reste pas moins que, depuis vingt-quatre heures, Suleiman Karimov fait face à l’interdiction de quitter le département des Alpes-Maritimes. Il a part ailleurs dû régler une caution de 5 millions d’euros.

Ferrari lucernoise

Les conditions dans lesquelles ont été achetées quatre villas au cap d’Antibes placent l’homme, dont la fortune atteint plus de 7 milliards de dollars, au centre du collimateur. À la manœuvre, on retrouve deux citoyens helvétiques, tous deux interpellés.

Un Lucernois, Alexander Studhalter, a servi de prête-nom dans ces achats, estime la justice. Un associé de longue date, dont les rapports avec Kerimov remontent aux années tournant du siècle. Le Suisse est désormais à la tête de la holding Swiru – pour Swiss/Russian – et a fait fortune grâce notamment à des placements, aux côtés de Kerimov, dans Gazprom et Nafta Moska. On le retrouve en 2007 à la tête d’une fondation financée par Kerimov à Lucerne. Lire la suite.

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