Le Rwanda fait appel à un cabinet d’avocat américain pour enquêter sur le rôle de la France pendant le génocide

Mercredi 13 décembre 2017

Le Rwanda fait appel à un cabinet d’avocat américain pour enquêter sur le rôle de la France pendant le génocide

13 décembre 2017 à 08h56 — Mis à jour le 13 décembre 2017 à 12h07 Par Pierre Boisselet @PierreBoisselet

Le cabinet d’avocat américain Cunningham Levy Muse, engagé par le gouvernement rwandais, publie un rapport préliminaire sur le « rôle des officiels français dans le génocide contre les Tutsis ». Il recommande à l’Etat rwandais de poursuivre une « investigation complète » sur la « connaissance, la conduite et la complicité des responsables français ».

C’est une nouvelle étape dans la longue controverse sur le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994. Le cabinet d’avocat américain Cunningham Levy Muse publie ce mercredi 13 décembre un rapport « sur le rôle des responsables français dans le génocide contre les Tutsis ». Il avait été commandé par le gouvernement rwandais dans le cadre de son enquête sur les responsabilités françaises dans le génocide commis au Rwanda d’avril à juillet 1994, qui a fait 800 000 morts selon l’ONU.

Le document de 52 pages, publié à l’issue de six mois de recherches, n’apporte pas véritablement d’éléments nouveaux dans ce dossier très sensible. Pour reconstituer le rôle de la France au Rwanda « avant, pendant et après » le génocide des Tutsis, il s’appuie sur des sources et documents déjà publics. Ceux-ci émanent notamment du rapport de la Mission d’information parlementaire conduite par le député français Paul Quilès en 1998 – bien que ses travaux n’aient été « ni complètement transparents ni complets », selon les avocats américains. Il cite également quelques-uns des innombrables articles de presse, livre, et rapports d’ONG publiés sur la question depuis 1994.

« Les responsables français étaient conscients »

« Sur la seule base des documents publics, on peut dire que de hauts responsables français étaient conscients et ont appuyé, dans leurs buts et dans leurs actes, à la fois le gouvernement Habyarimana et les génocidaires », écrivent les avocats dans leurs conclusions, qui ont également été transmises aux autorités françaises.

« Les archives françaises sont, sans aucun doute, pleines de documents et d’informations sans lesquels l’histoire complète de cette période ne sera pas connue », écrivent encore les avocats, qui estiment que « la France devrait coopérer pleinement avec l’investigation du gouvernement du Rwanda ». Lire la suite.

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