Alexandre Djouhri, de petit caïd à trouble intermédiaire du pouvoir

Jeudi 18 janvier 2018

Alexandre Djouhri, de petit caïd à trouble intermédiaire du pouvoir

Le mystérieux intermédiaire recherché dans l’éventuel financement libyen de la campagne 2007 de Sarkozy a été arrêté à Londres. Récit.

Par Violette Lazard et Caroline Michel Publié le 18 janvier 2018 à 08h35

L’homme attablé devant un carpaccio de bœuf à la truffe blanche vit ses derniers moments de tranquillité. Voilà des mois que la justice française veut l’entendre dans l’enquête sur le possible financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. Au bar de l’Hôtel d’Angleterre à Genève, assis dans un fauteuil à imprimé léopard, Alexandre Djouhri ne passe pas inaperçu. Il distribue de copieux pourboires aux serveurs, qui détournent les yeux et ferment les oreilles. Entre deux gorgées de vin, il vitupère :

« Berlusconi, c’est mon pote ! Agnelli, aussi ! Mais les socialos français, c’est tous des cons, pourris jusqu’à la moelle ! »

Choquer le bourgeois, il adore ça. Il en a fait sa marque de fabrique. C’est ce culot qui, par le passé, a séduit Jacques Chirac, Dominique de Villepin, Claude Guéant et une kyrielle de patrons du CAC 40. Alors que les mailles du filet judiciaire sont sur le point de se resserrer sur lui, Alexandre Djouhri en rajoute et défie son destin. Petit caïd devenu conseiller de présidents

Deux mois plus tard presque jour pour jour, le 8 janvier, il est arrêté à sa descente d’avion à Londres (comme l’a révélé « l’Obs »), de retour de vacances de Noël passées à Gstaad. Le mandat d’arrêt européen émis par la France le 22 décembre précise les soupçons qui pèsent sur lui : « mise en place d’un système de corruption généralisé d’agents publics », « corruption active », "blanchiment et détournement de fonds Lire la suite.

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