Qui veut voir les milliards des traders ?

Jeudi 25 janvier 2018

Qui veut voir les milliards des traders ?

La traçabilité de l’argent versé par les négociants aux pays producteurs de matières premières agite les ONG. La Suisse veut encadrer les pratiques de l’extraction minière, mais sans s’attaquer au négoce, qui forme un secteur clé sur son sol

Adrià Budry Carbó Publié mercredi 24 janvier 2018 à 21:12, modifié mercredi 24 janvier 2018 à 22:41.

Pour les théoriciens de la « dépendance », l’équation est simple. Si les pays qui possèdent des matières premières sont pauvres, c’est parce que la valeur ajoutée découlant du pétrole, du gaz ou des ressources minières s’envole irrémédiablement vers les pays riches, les négociants et leurs actionnaires.

En pratique, c’est plus compliqué. Les multinationales des matières premières versent effectivement des milliards de dollars aux Etats. Mais faute de transparence dans ces paiements, il est impossible de s’assurer que cette manne bénéficie aux populations locales.

Les milieux du développement, ONG et autres lobbies croient avoir trouvé la parade. Depuis 2002 et le lancement de l’initiative « Publish What You Pay » (publiez ce que vous payez), ils militent pour que ces sommes versées par les entreprises aux gouvernements étrangers soient publiées de manière transparente. Une manière de lutter contre la corruption, en rendant ces Etats redevables envers leurs citoyens.

La Suisse et les règles du jeu

Et sur ce terrain, la Suisse – plaque tournante du commerce de matières premières – pourrait faire jurisprudence. C’est en tout cas l’avis de l’Institut de gouvernance des ressources naturelles (NRGI). Ce centre de recherche américain voit dans la révision du droit des sociétés anonymes, en cours à l’échelle fédérale, une « opportunité unique de changer les règles du jeu », selon les mots de son président, Daniel Kaufmann. Lire la suite.

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