Quand les multinationales deviennent plus puissantes que les États

Lundi 19 février 2018

Quand les multinationales deviennent plus puissantes que les États

Publié le mercredi 31 janvier 2018

Dans son livre Le totalitarisme pervers, le philosophe Alain Deneault s’interroge sur le pouvoir des multinationales, qui surpasse bien souvent celui des États. Il met en lumière l’ampleur de cet empire économique qui échappe à toute forme de contrôle.

« Les multinationales ne sont plus des entreprises, elles sont devenues des pouvoirs », soutient Alain Deneault. « Nous sommes confrontés à des multinationales qui se présentent comme des pouvoirs capables de financer les universités, de financer des programmes sociaux, de faire du lobbying, de négocier des accords sur le climat », précise-t-il.

Il va encore plus loin en affirmant que ces multinationales ont une sorte de « pouvoir sociologique sur le comportement des peuples », qu’elles influencent notre mode de vie.

Pour le philosophe, la source de ce pouvoir inégalé se trouve dans la nature même de ces entreprises qui n’ont pas de frontières : « Un État n’a de prérogative que sur son territoire. Une multinationale existe dans plusieurs États simultanément, de sorte qu’elle développe à travers ces États une sorte de pouvoir transversal qui lui permet de jouer les États les uns contre les autres et de régner sur eux. »

[…] Le rôle des paradis fiscaux

Selon Alain Deneault, les paradis fiscaux facilitent grandement le jeu des multinationales.

« Vous et moi, nous ne pouvons pas demander à notre employeur de déposer notre chèque de paie au Belize, mais les entreprises, elles, peuvent inviter leurs clients à régler des factures à la Barbade », précise-t-il. Lire la suite et écouter l’interview

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