Le Suisse au cœur de l’affaire Kerimov libéré

Samedi 3 mars 2018

Le Suisse au cœur de l’affaire Kerimov libéré

Côte d’Azur L’homme d’affaires Alexander Studhalter est soupçonné de servir de prête-nom au Russe Kerimov pour l’achat de biens immobiliers.

La justice française a remis en liberté vendredi le financier suisse Alexander Studhalter, soupçonné d’être le prête-nom du milliardaire russe Souleïman Kerimov au centre d’une enquête pour blanchiment sur la Côte d’Azur, a-t-on appris auprès de l’agence Havas, qui le représente. Le financier suisse était en détention depuis le 12 janvier. « Le juge d’instruction du tribunal de grande instance de Nice, en charge du dossier des villas du Cap d’Antibes, a décidé de lui-même de remettre Alexander Studhalter en liberté », a annoncé l’agence Havas dans un communiqué.

Alexander Studhalter reste astreint à un contrôle judiciaire, et selon Havas, « entend continuer de contribuer à la manifestation de la vérité dans ce dossier, et à assurer sa défense en faisant valoir ses droits ».

Le maintien en prison en appel, décidé le 23 janvier par un tribunal du sud-est de la France, avait suscité l’indignation de son entourage. Issu d’une famille ayant fait fortune dans l’outillage professionnel avec la marque Hilti, Alexander Studhalter jugeait surprenant d’être brusquement placé en détention provisoire alors que la procédure, qui a vu notamment une première mise en examen annulée, dure depuis deux ans et demi.

Blanchiment de fraude fiscale M. Studhalter est mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale. La justice le suspecte d’être le prête-nom pour des acquisitions immobilières effectuées en réalité par M. Kerimov au Cap d’Antibes (sud-est) à des montants manifestement sous-évalués. Parmi les acquisitions litigieuses figure la villa « Hier » déclarée à 35 millions d’euros mais dont l’acte saisi par la police et signé par le financier suisse évoque la somme de 127 millions d’euros.

Au total, la justice estime que le montant de l’argent clandestin entré en France depuis la Russie pourrait être compris entre 500 et 750 millions d’euros. Treize personnes, dont un certain nombre de professionnels locaux de l’immobilier, sont mises en examen dans une vaste enquête qui avait débuté fin 2014 autour de l’achat de propriétés de grand luxe sur la Côte d’Azur.

(afp/nxp)

Créé : 03.03.2018, 15h07

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