Financement libyen   : le spectre d’une affaire d’Etat

Jeudi 22 mars 2018

Financement libyen   : le spectre d’une affaire d’Etat

L’ancien président Nicolas Sarkozy a été mis en examen mercredi 21 mars pour «  corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics  » libyens.

LE MONDE | 22.03.2018 à 13h59 • Mis à jour le 22.03.2018 à 18h00 | Par Simon Piel, Joan Tilouine et Matthieu Goar

C’est une affaire aux personnages multiples, où les indices d’un financement d’une campagne présidentielle française par un agent de l’étranger s’accumulent, faute pour l’heure de preuves formelles. Et pas n’importe quel étranger : l’homme accusé d’avoir fait sauter le vol Pan Am de Lockerbie – 270 morts en 1988 –, le dictateur excentrique qui a financé la plupart des mouvements terroristes dans le monde, Mouammar Kadhafi. Il y a six ans, le site d’information Mediapart révélait le scandale, dans une incrédulité générale, tant l’affaire semble incroyable. En début de soirée pourtant, mercredi 21 mars, le personnage principal du dossier, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, a été mis en examen pour « corruption passive, financement illégal de campagne électoral et recel de détournement de fonds publics » libyens et placé sous contrôle judiciaire par trois juges du pôle financier, après une garde à vue de quarante-huit heures, où il était assisté de son ami et avocat historique Thierry Herzog. L’ancien chef de l’Etat a interdiction d’entrer en contact avec plusieurs protagonistes de l’affaire, et de se rendre dans certains pays.

Une véritable déflagration, d’autant que le chef de file de la droite est déjà soupçonné, mis en examen et renvoyé devant le tribunal pour le financement de sa campagne de 2012, qui a dépassé le plafond autorisé des dépenses de plus de 20 millions d’euros à travers un système de dissimulation impliquant la société Bygmalion. L’affaire du financement libyen est plus grave encore, et nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les raisons qui ont poussé la France de Nicolas Sarkozy à déclarer la guerre au colonel Kadhafi, éliminé physiquement dans des conditions toujours floues. Entre raison d’Etat, enrichissement personnel et manœuvre de basse politique, récit d’une incroyable enquête, qui touche aux plus hauts sommets de l’Etat.

Le « baiser de la mort » pour la France

L’histoire officielle…

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