Bolloré contre France Télévisions : le paysan camerounais, ce témoin gênant

Mardi 3 avril 2018

Bolloré contre France Télévisions : le paysan camerounais, ce témoin gênant

Le 3 avril se tiendra le deuxième round du procès Bolloré contre France Télévisions. Curieusement, un syndicaliste camerounais, appelé à témoigner a eu le plus grand mal à obtenir un visa.

Par Véronique Groussard Publié le 30 mars 2018 à 16h02

C’est un témoin dont Vincent Bolloré se passerait bien. Venu tout exprès du Cameroun, il sera présent, le 3 avril prochain, au Tribunal de Grande Instance de Nanterre qui examinera la plainte pour diffamation déposée par l’homme d’affaires, furieux contre le documentaire que lui avait consacré France 2, en 2016 (1).

Emmanuel Elong est président de la Synaparcam (syndicat des paysans riverains de la Socapalm). Il pourra raconter sans le filtre journalistique les réelles conditions de travail dans les palmeraies qui n’appartiennent pas à Bolloré mais dans lesquelles celui-ci détient une forte participation. C’est la première fois qu’un paysan camerounais viendra témoigner dans un des nombreux procès Bolloré.

L’un des intérêts du documentaire de Tristan Waleckx et Matthieu Rénier, couronné du prix Albert Londres, était d’ouvrir une fenêtre sur les activités africaines de Bolloré, curieusement moins mises en avant que l’Autolib. Et pour cause : certaines scènes écornent sérieusement l’image du businessman. On y voit des d’ouvriers récoltant, en tongs et avec des gants troués, des noix à partir desquelles est produite l’huile de palme. Le travail est très physique et le salaire ridicule : « à peine un euro par jour » selon le commentaire.

Les journalistes ont manifestement touché un nerf car Bolloré avait publiquement fustigé leur travail , lors de l’assemblée générale des petits actionnaires : Lire la suite.

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