Armes chimiques en Syrie : trois firmes belges mises en cause

Jeudi 19 avril 2018

Armes chimiques en Syrie : trois firmes belges mises en cause

Malgré un embargo de l’UE, trois entreprises flamandes ont exporté vers la Syrie des produits pouvant servir à la fabrication d’armes chimiques, dont du gaz sarin.

LE MONDE | 18.04.2018 à 17h02 | Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)

La justice belge a décidé de lancer des poursuites contre trois entreprises flamandes qui ont exporté vers la Syrie des produits pouvant servir à la fabrication d’armes chimiques, dont du gaz sarin. Selon les douanes belges, ces firmes – A.A.E. Chemie Trading, Anex Customs et Danmar Logistics – n’ont pas sollicité les licences – nécessaires depuis juillet 2013 – pour l’exportation, entre mai 2014 et décembre 2016, de 24 lots de composants chimiques. Soit 168 tonnes d’isopropanol, 219 tonnes d’acétone, 77 tonnes de méthanol et 21 tonnes de dichlorométhane.

Selon le magazine néerlandophone Knack, la citation devant le tribunal d’Anvers comporte toutefois un élément troublant : les douanes reprochent aux entreprises de ne pas avoir fait de demande d’autorisation « après » les exportations litigieuses. Or, s’interroge l’hebdomadaire, « les douanes n’auraient-elles pas dû agir de manière proactive ? », à savoir contrôler, avant leur envoi, de telles cargaisons pour faire appliquer l’embargo décrété par l’Union européenne en 2013.

Un porte-parole du ministère belge des finances indique que le service des douanes a, en fait, débusqué l’affaire après une « analyse de risques », les entreprises concernées n’ayant jamais sollicité les licences nécessaires. La Sûreté de l’Etat – les services de renseignement – enquête également sur ce dossier, embarrassant pour un pays qui a, le premier, expérimenté le danger des armes chimiques – lors de la bataille de l’Yser, pendant la première guerre mondiale – et se veut à la pointe de la lutte pour leur interdiction.

Transit par le Liban

C’est surtout la quantité massive d’isopropanol qui inquiète les autorités. Ce produit intervient dans la phase finale de production du sarin, le gaz qui a notamment été utilisé le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun par l’aviation du régime syrien, causant la mort de dizaines de personnes.

Les douanes belges affirment ne pas disposer…

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