Corruption en Algérie : le groupe pétrolier italien ENI acquitté, sa filiale Saipem condamnée

Vendredi 21 septembre 2018

Compte rendu

Corruption en Algérie : le groupe pétrolier italien ENI acquitté, sa filiale Saipem condamnée

L’affaire jugée en Italie concernait le versement présumé de 197 millions d’euros de pots-de-vin à des responsables algériens entre 2007 et 2010.

LE MONDE Le 20.09.2018 à 12h04

Le groupe pétrolier italien ENI et son ex-patron Paolo Scaroni, accusés de corruption internationale dans le cadre de leurs opérations en Algérie, ont été acquittés, mercredi 19 septembre, mais sa filiale Saipem et l’ex-président de cette dernière ont été condamnés. Le procès, qui s’était ouvert en Italie il y a trois ans, portait sur le versement présumé de 197 millions d’euros de pots-de-vin à des responsables publics algériens, entre 2007 et 2010.

Selon l’accusation, ce versement a permis à Saipem d’obtenir des contrats pour 8 milliards d’euros et à ENI d’avoir l’aval de l’ancien ministre algérien de l’énergie Chakib Khelil pour acquérir les droits d’exploitation du gisement de gaz de Menzel, via l’achat de la société First Calgary Petroleums. Mais le tribunal de Milan a jugé que le second fait n’était pas avéré et que M. Scaroni n’était pas responsable concernant les contrats de Saipem.

Blanchiment d’argent

Cette filiale a quant à elle été condamnée, à l’issue de ce procès en première instance, à une amende de 400 000 euros et à la confiscation – en lien avec les autres condamnés – de 197 millions d’euros, considérés comme la valeur du pot-de-vin versé. Son président à l’époque des faits, Pietro Tali, s’est vu infliger quatre ans et neuf mois de prison. Il reste néanmoins libre, comme les autres condamnés, en attendant le procès en appel.

Le 26 février, le procureur Isidoro Palma avait requis des amendes de 900 000 euros contre ENI et Saipem et deux peines de six ans et quatre mois d’emprisonnement contre M. Scaroni et M. Tali. L’affaire avait coûté leur poste aux deux hommes. L’ancien directeur de Saipem en Algérie Pietro Varone s’est pour sa part vu infliger quatre ans et neuf mois de prison, et l’ex-directeur financier de Saipem puis d’ENI Alessandro Bernini, quatre ans et un mois. Lire la suite.

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