Dictature argentine : la France autorise l’extradition de l’ex-policier Mario Sandoval

Mercredi 24 octobre 2018

Dictature argentine : la France autorise l’extradition de l’ex-policier Mario Sandoval

L’Argentine soupçonne l’ancien fonctionnaire, qui a déposé un recours devant le Conseil d’Etat, d’avoir participé à plus de 500 faits de meurtres, tortures et séquestrations entre 1976 et 1983.

Le Monde.fr avec AFP | 24.10.2018 à 16h08

Le gouvernement français a autorisé l’extradition vers l’Argentine de l’ex-policier franco-argentin Mario Sandoval, accusé de crimes contre l’humanité pendant la dictature (1976-1983), a appris Le Monde mercredi 24 octobre auprès des avocats du dossier.

Après un long bras de fer judiciaire, le premier ministre français, Edouard Philippe, et la ministre de la justice, Nicole Belloubet, ont signé le décret autorisant l’extradition de cet homme de 65 ans installé en France depuis 1985.

L’ancien policier a immédiatement formé un recours devant le Conseil d’Etat, a indiqué son avocat, Me Jérôme Rousseau. « Par tradition, ce recours est suspensif, l’usage républicain veut que l’Etat ne procède pas à une extradition avant l’examen du Conseil », a-t-il précisé. Le Conseil doit se prononcer « d’ici six à neuf mois », a ajouté l’avocat, qui considère que l’Etat français ne respecte pas la Convention européenne des droits de l’homme, « notamment en matière de présomption d’innocence ».

Quarante-cinq ans de lutte

Mario Sandoval a obtenu la nationalité française en 1997, ce qui n’empêche pas son extradition, car il n’était pas français à l’époque des faits. L’Argentine le soupçonne d’être mêlé à l’enlèvement et la disparition, le 30 octobre 1976, d’Hernan Abriata, étudiant en architecture qui fut détenu à l’Ecole de mécanique de la marine (ESMA). Quelque 5 000 personnes passées par ce centre clandestin de torture de la dictature argentin ont disparu, souvent jetées depuis des avions dans l’Atlantique.

Si l’Argentine soupçonne M. Sandoval d’avoir participé durant cette période à plus de 500 faits de meurtres, tortures et séquestrations, le dossier Abriata est le seul sur lequel elle s’appuie pour demander son extradition, car elle dispose d’une dizaine de dépositions l’impliquant. Lire la suite.

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