Scandale Odebrecht : le Congrès péruvien recommande de poursuivre 3 anciens chefs d’Etat

Dimanche 11 novembre 2018

Scandale Odebrecht : le Congrès péruvien recommande de poursuivre 3 anciens chefs d’Etat

Agence Belga , publié le 10 novembre 2018 à 21h34 |

(Belga) Le Congrès péruvien a approuvé samedi le rapport final de la commission sur l’affaire de corruption « Lavage Express » autour du groupe brésilien de BTP Odebrecht, qui recommande de poursuivre 132 personnes, dont les anciens présidents Alejandro Toledo, Ollanta Humala et Pedro Pablo Kuczynski.

« Le Congrès a approuvé le texte du rapport de la Commission d’enquête Lavage Express, qui cite 132 personnes comme responsables de crimes divers », a écrit le Congrès dans un tweet, ajoutant que sept entreprises de BTP sont également concernées par des actes de corruption présumée.

L’opération « Lavage Express », déclenchée en 2014, a mis en lumière un réseau de corruption que les groupes brésiliens du bâtiment, dont le géant du BTP Odebrecht, avaient monté pour truquer les juteux marchés de sous-traitance du groupe pétrolier Petrobras, distribuant des pots-de-vin à des responsables politiques au Brésil et dans une dizaine de pays en Amérique latine, jusqu’au sommet du pouvoir.

Le Pérou est l’un des pays les plus touchés. Les présidents cités dans le rapport de la commission d’enquête, Alejandro Toledo (2001-2006), Ollanta Humala (2011-2016) et Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), sont notamment soupçonnés d’abus de pouvoir, de collusion et de blanchiment de capitaux. Pedro Pablo Kuczynski avait été contraint à la démission en mars, à cause de ses liens avec Odebrecht, qui a reconnu avoir payé près de cinq millions de dollars à des entreprises de conseil directement liées au chef de l’Etat, alors ministre entre 2004 et 2013.

Après un vote, le Congrès - dominé par le parti Fuerza Popular (droite populiste), a décidé de ne pas faire mention dans le rapport de la cheffe de l’opposition et membre de Fuerza Popular, Keiko Fujimori, la fille aînée d’Alberto Fujimori, président du Pérou de 1990 à 2000. Elle a pourtant été placée depuis le début du mois en détention provisoire et elle risque vingt ans de prison. Elle est accusée d’avoir reçu 1,2 million de dollars (1,05 million d’euros) pour sa campagne électorale de 2011 de la part d’Odebrecht.

Dans son rapport, la commission évoque les pots-de-vin reçus par des fonctionnaires dans le cadre de projets publics attribués à Odebrecht, à d’autres entreprises brésiliennes et à leurs partenaires locaux au Pérou, qui auraient provoqué un préjudice de près de 4,4 millions de dollars à l’Etat péruvien.

Le président du Congrès, Daniel Salaverry, a annoncé que le rapport serait envoyé dans les prochains jours au ministère public.

(Belga)

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