Premières inculpations aux Etats-Unis dans l’affaire des « Panama Papers »

Jeudi 6 décembre 2018

International

Premières inculpations aux Etats-Unis dans l’affaire des « Panama Papers »

Quatre hommes, dont deux sont des anciens employés du cabinet Mossack Fonseca, sont concernés. Ces charges découlent d’une enquête pénale ouverte dès 2016.

Par Anne Michel Publié aujourd’hui à 03h40, mis à jour à 07h06

Deux ans et demi après leur parution en avril 2016, les « Panama Papers » – cette enquête sur l’argent caché offshore menée par le Consortium international des journalistes d’investigation ICIJ, avec 108 médias dont Le Monde –, alimentent la chronique judiciaire internationale.

Tandis qu’en Allemagne la première banque privée du pays, la Deutsche Bank, a été perquisitionnée les 29 et 30 novembre dans le cadre d’une enquête ouverte pour blanchiment, le parquet fédéral américain a révélé, mardi 4 décembre, avoir procédé à ses premières inculpations dans l’affaire.

Il s’agit de quatre hommes, dont deux sont des anciens employés de Mossack Fonseca, le cabinet d’avocats panaméen au cœur du scandale, qui s’était fait une spécialité de l’immatriculation de sociétés offshore dans les paradis fiscaux. Un cabinet qui a d’ailleurs été contraint de fermer depuis, en mars, après que plusieurs procédures judiciaires le visant ont été ouvertes dans différents pays et que la firme a été ostracisée par le secteur financier comme par ses clients.

Annoncées sous le mandat de Donald Trump, les inculpations dévoilées mardi découlent, en fait, d’une enquête pénale ouverte dès 2016, par l’ex-procureur fédéral de Manhattan, Preet Bharara. Nommé par l’ancien président des Etats-Unis Barack Obama, M. Bharara, qui était auréolé d’une image d’inflexible combattant de la criminalité en col blanc, avait lui-même annoncé avoir été démis de ses fonctions par le nouveau gouvernement de M. Trump, le 11 mars 2017. Accusés d’avoir tenté « d’escroquer les Etats-Unis »

« Les cabinets d’avocats, les gestionnaires d’actifs et les comptables jouent un rôle-clé et permettent l’entrée dans le système financier mondial », signale le ministère de la justice dans un communiqué publié mardi. « Les accusations annoncées aujourd’hui démontrent notre engagement à poursuivre les professionnels qui facilitent le crime financier à travers les frontières internationales et les fraudeurs fiscaux qui utilisent leurs services. » Lire la suite.

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