Les annonces inapplicables de Macron contre l’évasion fiscale

Mardi 11 décembre 2018

Les décodeurs

Les annonces inapplicables de Macron contre l’évasion fiscale

Plutôt que de rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le chef de l’Etat a promis de faire payer des impôts en France aux grandes entreprises et à leurs dirigeants.

Par Maxime Vaudano Publié aujourd’hui à 14h58

Pour calmer la colère des « gilets jaunes » et restaurer le consentement à l’impôt des Français, beaucoup pressaient Emmanuel Macron de rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), dont l’allégement en début de quinquennat a été perçu comme un cadeau injustifié aux personnes les plus riches. Mais le président a refusé de revenir sur cette réforme symbolique, en promettant plutôt de lutter contre l’évasion fiscale des plus favorisés.

Alors que sa majorité vient à peine d’adopter une nouvelle loi contre la fraude fiscale, le président a estimé, lors de son allocution, lundi 10 décembre, qu’il fallait « aller plus loin pour mettre fin aux avantages indus et aux évasions fiscales » :

[…] Forcer les patrons à payer leurs impôts en France ?

Quasi-impossible

La récente arrestation de Carlos Ghosn au Japon a rappelé que même les plus grands patrons pouvaient dissimuler leurs revenus au fisc pour payer moins d’impôts. Des sanctions existent déjà contre les fraudeurs, même s’il est parfois difficile pour les autorités fiscales françaises de les repérer.

Le problème évoqué par Emmanuel Macron lors de son allocution est d’une autre nature : il vise les nombreux dirigeants d’entreprises françaises qui évitent aujourd’hui « en toute légalité » de payer des impôts sur leurs revenus en France, parce qu’ils ne sont pas domiciliés fiscalement dans l’hexagone. Même s’ils sont de nationalité française, il leur suffit d’établir leur lieu de séjour principal en Suisse ou en Belgique, en y vivant plus de six mois par an ou en y exerçant l’essentiel de leurs activités économiques, pour être imposés dans ces pays (généralement plus cléments du point de vue fiscal). Gérard Wertheimer (Chanel), Patrick Drahi (Altice) et Robert Peugeot (PSA) sont quelques-uns des noms les plus célèbres de la longue liste des milliardaires français exilés en Suisse. Lire la suite.

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