L’État dépassé par le développement de la délinquance financière

Samedi 30 mars 2019

L’État dépassé par le développement de la délinquance financière

Par Journaliste Figaro Wladimir Garcin-Berson Mis à jour le 28/03/2019 à 18:11 Publié le 28/03/2019 à 13:24

Présenté ce jeudi, le rapport de deux députés sur la lutte contre la délinquance financière souligne l’insuffisance des moyens déployés jusqu’ici pour combattre un phénomène de plus en plus massif. Les élus appellent à une véritable politique concertée et renforcée.

En France, la lutte contre la délinquance financière organisée par les cols blancs est insuffisante, fragilisant les comptes publics et la cohésion sociale : c’est, en substance, la conclusion à laquelle aboutissent les députés Ugo Bernalicis (France insoumise) et Jacques Maire (LREM) dans leur rapport sur l’évaluation de la lutte contre ce type d’actions illégales, présenté ce jeudi matin. Après un état des lieux inquiétant sur la manière dont les services de l’État, dépassés, essaient tant bien que mal de contrecarrer une délinquance de plus en plus complexe et massive, les élus formulent vingt-cinq propositions visant à rendre plus efficace le combat contre les fraudeurs.

Il faut dire que le constat de base n’est guère encourageant. Les moyens déployés jusqu’ici pour lutter contre une délinquance mise en avant par les scandales à répétition comme le Luxleaks, les Panama papers et l’affaire Cahuzac « n’ont permis de s’attaquer qu’à la partie émergée de l’iceberg », notent les députés, qui alertent sur un enjeu économique, politique et sociétal : « l’impunité réelle ou supposée des délinquants en col blanc tend à discréditer l’idée de justice » égale pour tous les citoyens, rappellent-ils.

[…] L’État débordé

Face à cette multiplication des cas ainsi qu’à leur complexification, les services de l’État semblent débordés et ne parviennent pas à endiguer la progression. La lutte contre ces phénomènes souffre de plusieurs défauts, dont un manque de coordination entre les différents ministères impliqués, une carence statistique imputable notamment à une définition trop imprécise des cas relevant de la délinquance financière à proprement parler, ainsi qu’un manque global de moyens. « L’un des grands défis posés à la politique publique de lutte contre ce fléau est bien de prendre en compte l’ensemble du spectre des comportements délictueux et de s’adapter à leur montée en puissance quantitative et à leur sophistication permanente », explique le rapport. Lire la suite.

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