Au Pérou, quatre ex-présidents impliqués dans l’affaire Odebrecht

Jeudi 18 avril 2019

International Pérou

Au Pérou, quatre ex-présidents impliqués dans l’affaire Odebrecht

Tous les chefs d’Etat ayant gouverné le pays sud-américain entre 2001 et 2018, dont Alan Garcia, qui s’est suicidé mercredi, sont soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin de l’entreprise de BTP brésilienne.

Par Angeline Montoya Publié aujourd’hui à 21h46

Alan Garcia – qui s’est suicidé mercredi 17 avril d’une balle dans la tête –, Alejandro Toledo, Ollanta Humala et Pedro Pablo Kuczynski – hospitalisé mercredi pour un problème de tension artérielle – ont en commun d’avoir été présidents du Pérou. Mais tous les quatre ont également en commun d’être soupçonnés d’avoir touché des pots-de-vin de la société brésilienne Odebrecht.

Cette multinationale, à l’origine de 2 000 chantiers dans 30 pays, faisait partie d’un cartel formé avec d’autres groupes du bâtiment et des travaux publics (BTP) au Brésil pour se partager les appels d’offres de la société pétrolière Petrobras. Les marchés, surfacturés, offraient de généreuses contreparties aux cadres du groupe pétrolier dans la confidence, arrosant, au passage, les politiques de tout bord.

Mais Odebrecht a poussé cette mécanique corruptrice au-delà des frontières brésiliennes. En décembre 2016, ses responsables ont admis devant la justice américaine avoir payé des pots-de-vin pour un total de 788 millions de dollars (697 millions d’euros) dans douze pays d’Amérique latine et d’Afrique.

Si, pour le Pérou, l’entreprise a reconnu le versement de 29 millions de dollars de dessous de table à des chefs d’Etat, des candidats présidentiels, des ministres ou des gouverneurs, le montant s’élèverait en fait à 45 millions de dollars, selon le site d’enquêtes journalistiques Ojo Publico. Une équipe spéciale de procureurs a été créée, appelée « Lava Jato » (« lavage express », en portugais), du même nom que l’opération qui, au Brésil, a dévoilé le scandale Petrobras. Lire la suite.

Revenir en haut