En Belgique, balade sur les traces des exilés fiscaux français

Mardi 7 mai 2019

En Belgique, balade sur les traces des exilés fiscaux français

Lundi, 6 Mai, 2019 Aurélien Soucheyre

Samedi, militants du PCF et du Parti du travail de Belgique ont manifesté ensemble contre l’évasion fiscale, en remontant une rue belge prisée par les milliardaires français qui veulent échapper à l’impôt.

Néchin-Estaimpuis (Belgique), envoyé spécial.

« Bienvenue chez nous ! » Micro en main devant 400 manifestants munis de drapeaux rouges, Raoul Hedebouw est tout heureux d’accueillir des communistes français. Le porte-parole du Parti du travail de Belgique (PTB) se tient juste devant la frontière franco-belge. Derrière lui, le plat pays et la rue de la Reine-Astrid, terre d’accueil de nombreux milliardaires français qui ne veulent pas payer d’impôts. « À Néchin, venez découvrir le patrimoine financier de l’humanité ! », lance-t-il. Carte en main, Marco Van Hees annonce le programme. « Je suis député PTB et guide touristique fiscal. Nous allons remonter ce que les gens du coin appellent le ‘‘boulevard Mulliez’’. C’est une famille française qui détient au total plus de 30 milliards d’euros. Ils possèdent Auchan, Flunch, Décathlon, Leroy Merlin, Boulanger et plus encore. Et, pour beaucoup, ils ne paient pas d’impôt. » Avant la visite, plusieurs dirigeants politiques et candidats prennent la parole, pour inscrire l’action commune entre le PCF et le PTB dans le cadre des européennes.

« Le groupe Auchan reçoit 80 millions d’argent public par an »

« Nous voulons faire du combat contre la fraude fiscale le combat majeur de notre action au Parlement européen », prévient Ian Brossat. La tête de liste PCF pour le 26 mai rappelle que, chaque année, 1 000 milliards d’euros partent en fumée en Europe à cause de ce fléau. « Et derrière, on nous explique que c’est sur nos services publics, nos hôpitaux et nos écoles qu’il faut rogner. C’est insupportable », dénonce-t-il. « Pour eux, c’est 3 % de déficit. Pour nous, c’est 0 % de fraude fiscale ! », assène également Fabien Roussel, en réponse à ceux qui attaquent la dépense publique plutôt que la fraude. Lire la suite.

Revenir en haut