Les questions que posent les convocations de journalistes par la DGSI

Mardi 28 mai 2019

Médias Police et justice

Les questions que posent les convocations de journalistes par la DGSI

Un troisième journaliste du média « Disclose », Michel Despratx, est auditionné par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), mardi 28 mai, avant sa consœur du « Monde » Ariane Chemin, le lendemain.

Par Sandrine Cassini et Alexandre Berteau Publié aujourd’hui à 12h54, mis à jour à 13h15

Michel Despratx y voit «  un objectif clair d’identifier nos sources », combiné à « une volonté de faire passer un message » à ces dernières. Mardi 28 mai, le journaliste du site d’investigation Disclose a été le troisième de ce média à être auditionné par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à propos d’un article détaillant l’utilisation, dans la guerre au Yémen, d’armes vendues par la France à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.

Le lendemain, sa consœur du Monde Ariane Chemin sera interrogée à son tour sur ses révélations dans l’affaire Benalla. En l’espace de trois mois, huit journalistes, ainsi que le président du directoire du Monde, Louis Dreyfus, auront été convoqués par les inspecteurs de la sécurité intérieure.

Un collectif de journalistes d’une quarantaine de médias, dont Le Monde, a dénoncé « fermement ces convocations, qui ressemblent à de nouvelles tentatives d’intimidation de journalistes ». Que viennent faire les services de renseignement dans les affaires de presse ? Ces procédures sont-elles légitimes ? Revue de détail des questions que pose cette multiplication de procédures, alors que la France est classée 32e (sur 180 pays) en matière de liberté de la presse dans le dernier baromètre de Reporters sans frontières.

Pourquoi est-ce la DGSI qui a interrogé les journalistes ?

Si la DGSI, qui est chargée des affaires de terrorisme et de sécurité intérieure, a auditionné les journalistes, et mène l’enquête, elle n’agit pas seule, mais sur ordre du procureur de la République, qui a ouvert une enquête préliminaire. Le parquet peut soit s’autosaisir lorsqu’il constate une infraction potentielle soit être saisi sur la base d’une plainte. Lire la suite.

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