En RDC et en Ouganda, le groupe Total dans le viseur des défenseurs de l’environnement

Mercredi 29 mai 2019

En RDC et en Ouganda, le groupe Total dans le viseur des défenseurs de l’environnement

Des ONG locales accusent les deux Etats et le pétrolier français de mettre en péril des sanctuaires de biodiversité. Ailleurs en Afrique, l’opposition aux énergies fossiles grandit aussi.

Par Laurence Caramel Publié aujourd’hui à 10h56, mis à jour à 13h59

Florence Sitwaminya a fait le voyage depuis Goma, en République démocratique du Congo (RDC). Ce mercredi 29 mai, à l’occasion de l’assemblée générale de Total, la représentante du Centre de recherche sur l’environnement, la démocratie et les droits de l’homme (Creddho) devait interpeller le PDG du groupe français, Patrick Pouyanné, sur ses intentions dans l’instable région du Kivu. « Nous souhaitons que M. Pouyanné confirme que Total se retire du parc des Virunga, mais nous voulons aussi en savoir davantage sur ses projets dans la région », explique la militante.

Total détient un bloc de prospection qui empiète sur le parc national des Virunga – le plus ancien d’Afrique –, où d’importantes réserves de pétrole sont suspectées. Grâce à la mobilisation des ONG locales et internationales, les appétits des compagnies pétrolières ont jusqu’à présent pu être tenus à l’écart de ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais la décision prise fin 2018 par l’ex-chef de l’Etat, Joseph Kabila, de rouvrir le parc à l’exploration a fait naître de nouvelles craintes.

L’inquiétude des défenseurs de l’environnement est d’autant plus grande que le voisin ougandais vient à son tour de donner son feu vert pour mettre aux enchères une licence d’exploration sur une zone limitrophe du parc des Virunga englobant la partie du lac Edouard appartenant à l’Ouganda. Le 8 mai, la ministre de l’énergie, Irene Muloni, a annoncé la cession prochaine de cinq nouveaux blocs le long de la vallée du Rift, dont le très controversé bloc Ngaji, qui, outre sa contiguïté avec le joyau congolais, mord sur le parc national Queen Elizabeth, lui-même classé réserve de biosphère de l’Unesco. Lire la suite.

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