BFM-TV a-t-elle été financée par de la fraude fiscale ? C’est ce que démontre une enquête du Média

Mercredi 10 juillet 2019

BFM-TV a-t-elle été financée par de la fraude fiscale ? C’est ce que démontre une enquête du Média

Etienne Labrunie Publié le 09/07/2019. Mis à jour le 10/07/2019 à 10h30.

Selon la web-télé Le Média, désormais dirigée par le journaliste d’investigation Denis Robert, le groupe NextRadioTV racheté par Patrick Drahi a fait transiter ses bénéfices par des sociétés situées dans des paradis fiscaux.

BFM TV première chaîne de l’évasion fiscale ». Le titre de l’enquête publiée par Le Média fait dans l’ironie. Pourtant, aux vues des révélations et accusations du site d’actualité, désormais dirigé par Denis Robert (le journaliste à l’origine de l’affaire Clearstream, notamment), il n’y a franchement pas de quoi rire. La vidéo de 12 minutes diffusée via Youtube explique en effet qu’une « part conséquente » des bénéfices générés par la chaîne d’info s’envolerait vers les paradis fiscaux pour échapper à l’impôt.

A l’origine de ces informations : Maxime Renahy, ex-administrateur de fonds pour un cabinet d’avocats d’affaires situé sur l’île anglo-normande de Jersey, devenu lanceur d’alerte et auteur de Là où est l’argent ?, paru en avril aux éditions Les Arènes. Dans son livre et cette vidéo, il confie avoir découvert en 2007 dans son portefeuille de clients le nom de NextRadioTV (anciennement NextRadio), le groupe dirigé par Alain Weill qui détient notamment la première chaîne d’information continue française, BFM-TV, ainsi que RMC, et a été racheté en 2015 par Altice de Patrick Drahi. Il affirme aussi qu’un fond offshore (APEF Fund 3) possédait 22% de Next RadioTV. « Le développement de BFM-TV et de NextRadio a été permis grâce à de l’argent qui a été injecté depuis les paradis fiscaux. Et sans cet argent-là, [injecté] de façon assez importante, BFMTV n’aurait jamais pu se développer », avance Maxime Renahy. Documents internes à l’appui, les journalistes du Média affirment qu’en 2009 plus de 50 millions d’euros provenant de ce fonds ont été investis dans le groupe NextRadioTV.

Mais ce n’est pas tout. Il est aussi question des bénéfices réalisés en France grâce au succès de la chaîne, qui auraient atterri à Jersey, échappant ainsi à l’impôt, grâce à des montages financiers à base de prêts participatifs (avec intérêts défiscalisés). Lire la suite.

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