Vladimir Plahotniuc, l’oligarque de Moldavie qui a pris la fuite

Mardi 23 juillet 2019

Vladimir Plahotniuc, l’oligarque de Moldavie qui a pris la fuite

Pour la première fois, Russes et Occidentaux se sont mis d’accord pour se débarrasser de ce milliardaire encombrant, qui régnait en sous-main par la corruption et la peur sur la petite République ex-soviétique.

Par Jean-Baptiste Naudet (envoyé spécial en Moldavie) Publié le 22 juillet 2019 à 07h09

Il a fini par lâcher le pouvoir. Après neuf ans d’un régime de terreur, l’« oligarque toxique » Vladimir Plahotniuc a pris la fuite le 18 juin dernier, affirmant dans un communiqué « ne plus se sentir en sécurité en Moldavie ». Depuis, une improbable coalition de partis pro-européen et pro-russe gouverne le pays le plus pauvre et le plus corrompu d’Europe. Mais « l’ombre de Vlad » plane toujours.

En roumain, on l’a surnommé aussi « păpușarul », le « marionnettiste ». Les diplomates parlent de lui à voix basse en l’appelant « Monsieur P. ». Cet homme d’influence, d’argent et de pouvoir a acheté des hommes politiques, plusieurs banques, la plupart des médias, la justice, la police, presque toutes les institutions de Moldavie.

Personne n’aime parler de lui : tout le monde a peur d’être sur écoute. Ceux qui acceptent préfèrent ne pas être cités. De cet « oligarque toxique », on ne dit pas qu’il contrôle la Moldavie – petite République ex-soviétique de 3,3 millions d’habitants, coincée entre la Roumanie et l’Ukraine. On jure qu’il la possède.

Scandales sexuels, arnaques, rackets, assassinats

Né en 1966 dans un village moldave au sein d’une famille de professeurs, Vladimir Plahotniuc, le « maître de la Moldavie », est devenu ce milliardaire tout-puissant après avoir grandi dans le monde glauque et impitoyable du « bizness » et de la politique à la sauce postsoviétique. Un univers de scandales sexuels, d’argent Lire la suite.

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