Pékin expulse un reporter du « Wall Street Journal »

Vendredi 30 août 2019

Pékin expulse un reporter du « Wall Street Journal »

Chine Les autorités chinoises n’ont pas apprécié l’article écrit par un journaliste du WSJ sur la famille du président Xi Jinping.

Les journalistes coupables « d’attaques malveillantes » contre la Chine « ne sont pas les bienvenus », a prévenu vendredi Pékin, alors qu’un reporter du « Wall Street Journal » qui avait écrit un article sur un cousin du président chinois était en instance d’expulsion.

Chun Han Wong, citoyen singapourien, travaille pour le bureau du quotidien américain dans la capitale chinoise depuis 2014.

« Nous pouvons confirmer que les autorités chinoises ont refusé de renouveler la carte de presse de Chun Han », a indiqué à l’AFP un porte-parole de Dow Jones, l’éditeur du « Wall Street Journal ».

Cette décision constitue une expulsion de facto, l’obtention de ce document étant indispensable à celle d’un permis de séjour en tant que journaliste.

Chun Han Wong a écrit en juillet avec son collègue Philip Wen un article sur une enquête des autorités australiennes visant Ming Chai – l’un des cousins du président chinois Xi Jinping.

Le « Wall Street Journal » affirmait que cette surveillance des services australiens entrait dans le cadre d’investigations plus vastes sur le crime organisé, le blanchissement d’argent et de présumés trafic d’influence de personnes liées à la Chine.

« Nous sommes résolument opposés aux diffamations et aux attaques malveillantes de certains journalistes étrangers à l’encontre de la Chine », a indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Ce genre de journalistes ne sont pas les bienvenus », a-t-il souligné dans une télécopie transmise à l’AFP.

« Attaques malveillantes »

La Chine a déjà refusé de renouveler les cartes de presse ou les permis de séjour de journalistes étrangers dans le passé.

L’ex-correspondante à Pékin du site internet américain BuzzFeed, Megha Rajagopalan, n’avait pas pu renouveler son permis de séjour l’an passé. Elle avait notamment couvert la répression au Xinjiang (nord-ouest), une région à majorité musulmane jadis frappée par des attentats.

Journaliste du magazine français « L’Obs », Ursula Gauthier, avait dû partir de Chine en 2015 à l’expiration de son permis de séjour. Pékin l’avait accusée d’avoir fait l’apologie d’actes terroristes au Xinjiang.

Un sondage du Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC), publié en janvier et réalisé auprès de 109 journalistes, avait fait état des « pires conditions de reportage en Chine de l’histoire récente ».

Beaucoup de personnes interrogées affirmaient avoir subi des délais dans l’obtention de leur permis de séjour, ou ne s’être vu offrir qu’une durée de validité réduite.

(afp/nxp)

Créé : 30.08.2019, 15h21

Revenir en haut