Télévision : enquête sur Laurence Fink, financier sulfureux et surpuissant

Mardi 17 septembre 2019

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Télévision : enquête sur Laurence Fink, financier sulfureux et surpuissant

Arte diffuse une enquête à charge sur le gestionnaire de la firme américaine BlackRock aux 6 000 milliards de dollars d’actifs.

Par Audrey Fournier Publié aujourd’hui à 16h00, mis à jour à 18h33

Pour le commun des mortels, BlackRock est le nom sulfureux d’une grande banque américaine dont on ne sait pas trop ce qu’elle fait. Les mieux informés savent que ce gestionnaire d’actifs, créé dans les années 1990 par le fils d’un marchand de chaussures, Laurence Fink, est en fait l’un des investisseurs les plus puissants de la planète. Les chiffres donnés par le documentaire Ces financiers qui dirigent la planète - BlackRock donnent le tournis : les 13 000 employés de la firme new-yorkaise ont sous gestion 6 000 milliards de dollars d’actifs. A ce niveau-là, tout peut être acheté. Les entreprises, mais aussi les gouvernements et les lois. En une heure trente, l’ambitieuse enquête menée par Tom Ockers dans cinq pays met en lumière la considérable influence de BlackRock sur l’économie mondiale et la politique américaine, mais aussi mexicaine, grecque…

Pour comprendre sur quoi repose la puissance de BlackRock, il faut s’intéresser à un programme nommé « Aladdin », une intelligence artificielle qui permet, grâce à des serveurs situés dans la région de Seattle (où un puissant barrage garantit une électricité à bas coût), de scanner les marchés et de recueillir des millions de données économiques et financières chaque jour. Ce qui garantit à BlackRock un coup d’avance dans ses décisions d’investissement, comme l’explique avec beaucoup de pédagogie le documentaire à l’aide d’exemples très concrets.

[…] Bête noire des activistes et des ONG

Ajoutons à cela les parts de BlackRock dans Rheinmetall, qui fournit des armes à l’Arabie saoudite, vraisemblablement pour frapper le Yémen – et son peu de considération en général pour les critères sociaux et environnementaux des entreprises dans lesquelles elle investit –, et l’on comprend pourquoi le gestionnaire est devenu la bête noire des activistes et des ONG. Sans surprise, la loi du silence règne : BlackRock n’a pas donné suite aux demandes d’entretiens formulées par les enquêteurs, seul un ancien employé témoigne à visage couvert et la voix déformée. Lire la suite.

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